(BFI) – La ville de Casablanca accueille depuis lundi 9 décembre 2024, l’Africa Financial Summit, un rendez-vous majeur pour l’industrie financière africaine. Mohamed El Kettani, Président-Directeur Général d’Attijariwafa Bank, a profité de cet événement pour appeler à la mise en place d’un système de paiement intégré à l’échelle du continent, soulignant son importance stratégique dans le contexte de la transformation économique africaine.
Pour le patron du premier groupe bancaire marocain, l’Afrique a plus que jamais besoin de banques panafricaines qui « doivent émerger, prendre de l’ampleur, de la robustesse et de la solidité financière pour pouvoir accompagner la transformation du continent », a-t-il confié à le360.ma.
Ainsi, face aux défis majeurs tels que le financement des infrastructures, l’inclusion financière et les risques climatiques, Mohamed El Kettani plaide pour une approche progressive : démarrer avec un groupe de pays économiquement stables pour poser les bases de ce système, capable de gérer les 42 monnaies africaines. Une collaboration étroite avec les fintechs, reconnues pour leur capacité d’innovation, serait essentielle pour assurer le succès de ce projet. Cette initiative devrait, a-t-il laissé entendre, favoriser le processus de mise en œuvre de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (Zlecaf) et vise à renforcer l’intégration financière en Afrique.
Organisé par Jeune Afrique Media Group en partenariat avec la Société Financière Internationale (IFC), le sommet qui s’achève ce 10 décembre réunit en effet plus de 1 000 acteurs de la finance (banquiers, assureurs, responsables de fintech, décideurs publics et régulateurs) autour du thème : « Une nouvelle ère : le temps des puissances financières africaines est venu ». Pour Mohamed El Kettani, cet événement est une plateforme idéale pour réfléchir collectivement aux défis majeurs qui freinent le développement du secteur financier africain. Parmi ces enjeux, il identifie quatre axes prioritaires.
Une vision pour transformer le continent
Le premier est le financement des infrastructures, où le continent accuse un retard important avec des besoins chiffrés à 1 200 milliards de dollars. Viennent ensuite la réponse aux risques climatiques, l’accompagnement de l’industrialisation africaine afin de valoriser les ressources localement, et enfin, une bancarisation accrue des populations, notamment pour les femmes, afin de renforcer l’inclusion financière. Ainsi, l’appel de Mohamed El Kettani s’inscrit dans une vision plus large : celle d’un secteur bancaire africain plus robuste, capable de soutenir le développement économique et social du continent. Car, a-t-il fait remarquer, en renforçant l’intégration régionale et en s’attaquant aux problématiques structurelles, le système financier pourrait devenir un moteur clé de la prospérité africaine.