(BFI) – La Banque africaine de Développement (BAD), a appelé, dans sa Revue annuelle sur l’efficacité du développement (RAED), rendue publique jeudi, les pays africains au renforcement de systèmes alimentaires durables et résilients pour accélérer la transformation économique du continent, en passant par la modernisation de l’Agriculture.
« Il faut moderniser l’agriculture africaine en développant la transformation des produits agricoles et en créant de meilleures opportunités d’emploi dans le secteur« , préconise la BAD qui avance que le continent africain a enregistré, en 2022, un déficit commercial agricole net de 38,7 milliards de dollars, en hausse par rapport aux 36,3 milliards de dollars de 2021.
Dans ce document, présenté par Mme Swazi Tshabalala, vice-présidente supérieure de la BAD, lors des 58eme Assemblées annuelles de la Banque, qui se tiennent du 22 au 26 mai à Charm el Cheikh (Egypte), l’institution financières africaine fait observer que l’Afrique, bien que possédant une grande abondance de terres non cultivées, avec plus de 65% du total mondial, est « importatrice nette » de denrées alimentaires, et demeure donc confrontée à l’insécurité alimentaire.
En Afrique, les rendements céréaliers ont été en moyenne de 1,65 tonne/hectare en 2022, un chiffre bien inférieur à la moyenne mondiale de 4 tonnes/hectare.
De plus, les effets du changement climatique, tels que l’augmentation des températures, les phénomènes météorologiques extrêmes et la rareté de l’eau, altèrent la productivité agricole, analyse le rapport.
Afin de résoudre ce problème, « il est essentiel que les intrants agricoles -engrais, semences améliorées, irrigation, technologies agricoles- soient plus accessibles et à des prix plus abordables« .
L’utilisation d’engrais par les agriculteurs africains est passée en moyenne de 25 à 29 kilogrammes par hectare de terre arable entre 2015 et 2022, une progression qui demeure cependant insuffisante pour maximiser les rendements agricoles, estime la BAD.
La Revue annuelle sur l’efficacité du développement pour 2023 a, par ailleurs, indiqué que les investissements de la BAD en 2022 ont atteint 8,2 milliards de dollars, se rapprochant ainsi des niveaux d’avant la pandémie, permettant à 1,3 million de personnes d’accéder à l’électricité, d’améliorer la connectivité des transports en construisant ou en réhabilitant 833 kilomètres de routes.
Ces investissements ont également permis à 12,3 millions de personnes d’accéder à de nouveaux ou meilleurs services d’eau et d’assainissement, et à plus de 4 millions de personnes de bénéficier des opérations de la Banque dans le secteur privé, détaille la Revue.
Outre la présentation de la Revue annuelle de l’efficacité du développement, la journée du jeudi a été marquée par la tenue de la 32e réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique, de la 2e réunion des chefs d’institutions régionales et continentales, d’une réunion de l’organe directeur-Groupe consultatif de haut niveau du Partenariat mondial InsuRésilience, en plus d’un événement de partage des connaissances sur le thème « Exploiter le capital naturel pour financer la croissance verte et climatique en Afrique« .
En marge des travaux, la Journée mondiale de l’Afrique, qui fête l’anniversaire de la signature des accords de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine, actuellement l’Unité Africaine, UA), le 25 mai 1963, a été célébrée à travers plusieurs activités et démonstrations, reflétant la richesse et la diversité culturelles du continent africain.