(BFI) – La hausse de la demande en dollars accentue la pression sur le marché des changes au Nigeria. Une situation qui met à mal le Naira, qui est tombé à son niveau le plus faible au cours de la dernière décennie.
Le secteur bancaire nigérian traverse une véritable crise. Selon des indicateurs de macroéconomie fournis par le pays, la valeur du Naira, la monnaie nigériane, s’est lentement dégradée au cours de la dernière décennie. En effet, le naira qui a déjà perdu 171% de sa valeur sur le dollar est de nouveau sous pression. Malgré la reprise post-covid19, le naira peine à retrouver son pouvoir des années 2010. Au cours du premier trimestre 2021, le Nigeria a concédé un déficit de 4 000 milliards de nairas (environ 9,8 milliards de dollars) sur son commerce avec l’extérieur informe le Bureau des statistiques officielles.
Au cours du premier semestre 2021, la première économie d’Afrique a eu de la peine à attirer les capitaux étrangers. Seulement 2,7 milliards USD sont arrivés dans le pays contre 7,15 milliards de dollars en 2020 et 14,5 milliards de dollars en 2019. Particulièrement, les titres d’emprunts du gouvernement à moins d’un an de maturité n’ont attiré que 1,2 milliard USD de devises.
Dans un pays où une part importante des besoins alimentaires est comblée par des importations, la difficulté d’accéder aux devises risque de surenchérir les prix des produits venant de l’extérieur. Si la situation continue de se dégrader, la valeur du naira risque de se déprécier rapidement sur le marché noir. Ce qui contraindrait les autorités à effectuer une sensible dévaluation.
Omer Kamga