(BFI) – Il était attendu depuis des années pour limiter le nombre de décès liés au paludisme. L’OMS a recommandé le déploiement massif du vaccin britannique chez les enfants vivant en Afrique subsaharienne le 5 octobre 2021 dernier, afin que des milliers de vies soient sauvées.
La bonne nouvelle est tombée ce mercredi, 6 octobre. L’Organisation mondiale de la sSanté (OMS) a donné son feu vert pour l’usage du RTS, distribué sous la marque Mosquirix. Le vaccin fabriqué par le géant pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK), est le premier vaccin, et le seul jusqu’à présent, ayant montré une efficacité pour réduire significativement, le nombre de cas de paludisme, y compris les plus graves menaçant le pronostic vital, chez les enfants.
Avant cette annonce, des tests ont été faits et plus de deux millions de doses administrées au Ghana, au Kenya et au Malawi. Les essais cliniques de phase 3 ont démontré que le vaccin, lorsqu’il est administré en quatre doses, prévient quatre cas de paludisme sur dix. L’OMS a, sans aucun doute jugé nécessaire d’étendre la couverture vaccinale, en autorisant le déploiement de Mosquirix en l’Afrique subsaharienne et dans d’autres régions où le paludisme sévit. « Nous avons longtemps espéré un vaccin antipaludique efficace et maintenant, pour la première fois, nous avons un vaccin recommandé pour une utilisation généralisée », a déclaré le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Et pour le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, « c’est un moment historique. Le vaccin antipaludique tant attendu pour les enfants est une percée pour la science, la santé infantile et la lutte contre le paludisme. L’utilisation de ce vaccin, en plus des outils existants pour prévenir le paludisme, pourrait sauver des dizaines de milliers de jeunes vies chaque année.»
Au Cameroun, où le paludisme tue plus de 3000 enfants chaque année, ce vaccin est synonyme d’espoir. Mais avant un déploiement massif de ce vaccin dans les pays africains, la question de son financement se pose. Déjà, l’Alliance du vaccin, Gavi, a annoncé dans un communiqué publié après l’annonce de l’OMS, qu’elle allait examiner, avec les autres acteurs concernés, « si et comment financer un nouveau programme de vaccination contre le paludisme dans les pays d’Afrique subsaharienne. »
En effet, l’année 2021 a été marquée par plusieurs avancées importantes dans le combat contre le paludisme. Un vaccin-candidat, R21/Matrix-M a été développé par l’équipe de l’unité de recherches cliniques de Nanoro au Burkina Faso avec l’appui de leurs partenaires de l’université d’Oxford (Londres) en avril 2021. Les essais cliniques de phase 3, dernière étape avant l’enregistrement du vaccin, ont commencé en mai 2021. En juillet, le laboratoire allemand BioNTech est entré en scène pour le développement d’un vaccin également, en prévoyant de lancer les essais l’an prochain. Pour Pedro Alonso, directeur du programme de lutte antipaludique de l’OMS, « Mosquirix est un vaccin de première génération, très important et nous espérons qu’il incitera les experts à rechercher d’autres types de vaccin pour compléter ou dépasser celui-ci ». Les dés sont donc jetés.
Elise Nguélé