(BFI) – Les performances du groupe Ecobank ont baissé sur le premier semestre 2020, comparées à la même période en 2019. Mais derrière cette contreperformance, il y a de bonnes nouvelles. Elles sont venues de la filiale nigériane et de la banque d’investissement.
Les performances consolidées du groupe Ecobank ont été mauvaises au cours du premier semestre 2020. Le directeur général Ade Ayeyemi a pointé un doigt accusateur sur les variations de change. « Notre performance financière pour la période a été encourageante, malgré l’impact défavorable de la conversion des devises et du COVID-19. Nous avons généré un bénéfice avant impôts (consolidé) de 170 millions $. Il est en hausse de 12% si on ne tient pas compte des effets de conversion de devises. »
En effet, le groupe a décidé depuis le rapport annuel 2019 de consolider ses résultats à la valeur de change du moment. Pour beaucoup de pays africains où le groupe est présent, les dévaluations monétaires ont donc généré des impacts négatifs pour Ecobank. Concrètement, cela s’est traduit par un repli de 1% de son produit net bancaire, à 771 millions $ (776 millions $ à fin juin 2019).
Dans le détail, des revenus d’intérêts en hausse de 18% ont été dilués par une baisse de 17% des revenus des activités bancaires autres que l’octroi des crédits. Sur les 6 premiers mois de 2020, malgré un repli de ses charges d’exploitation, le groupe a connu une nouvelle hausse (+57%) des provisions sur les risques de crédit et financiers.
Dans ces conditions, le bénéfice net attribuable à la holding, a été de 89 millions $, contre 120 millions $ pour la même période en 2019. Cette baisse est le fait des faibles marges avant impôts réalisées dans les filiales de l’UEMOA (-23%) et celles de l’Afrique centrale et australe (-40%). Dans les deux grands groupes de filiales, les coûts d’exploitation ont augmenté, et la rentabilité des fonds propres s’est dégradée.
La bonne surprise est venue de la filiale au Nigéria. Même si le bénéfice avant impôts qui y est généré est le plus faible des segments géographiques du groupe, il a été en hausse de 420% sur le premier semestre 2020, signalant une amélioration de l’environnement dans ce pays, qui a été le principal point de fragilité d’Ecobank au cours de la dernière décennie.
L’autre point positif du groupe, c’est celui de sa trésorerie. Certes, elle a reculé de plus de 524,3 millions $ sur la période analysée. Mais cette contreperformance cache des points positifs. Le groupe a significativement réduit son endettement, cédé une part importante de ses titres publics et limité ses emprunts. Enfin Ecobank peut se féliciter de la bonne tenue de ses activités de banque d’entreprise et d’investissement, un segment qui constitue le cœur de son métier.
« L’environnement opérationnel reste difficile alors que la pandémie continue de progresser sur tout le continent… L’activité économique en Afrique subsaharienne devrait se réduire. Mais notre engagement envers le continent, nos parties prenantes et nos employés, reste indéfectible », a fait savoir Ade Ayeyemi commentant les perspectives.