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Les statistiques des pays et des industriels de la filière cacao restent dubitatifs

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Les rendez-vous d’experts se sont enchaînés ces derniers jours : réunion sur les stocks et réunion de la Commission consultative sur l’économie cacaoyère mondiale.  Au cœur de ces discussions, un enjeu majeur : « la transparence, parce que personne ne veut livrer ses chiffres », résume un participant, qui pointe du doigt les États producteurs, les broyeurs de fèves ou encore ceux qu’on appelle les stockeurs, qui détiennent des stocks pour des négociants, des industriels ou des contrats non échus.

Ce constat n’est pas nouveau et a été évoqué encore dernièrement, lors de la conférence mondiale du cacao organisée à Bruxelles fin avril, comme en atteste la déclaration finale.

Parfaite illustration des réticences qui s’expriment, un membre de la commission des stocks de l’ICCO (l’Organisation internationale du cacao) a rapporté en début de semaine la difficulté des organismes stockeurs à communiquer deux fois par an leurs données. Ils estiment la démarche trop chronophage, au moment où, à l’ICCO, on étudie précisément l’opportunité de rendre les communications plus fréquentes, à savoir trimestrielles, pour un meilleur suivi du marché.

Le fait est que le niveau des stocks rendu public par l’ICCO la semaine dernière -fruit des chiffres communiqués par toutes les parties- est jugé irréaliste. Dans les entrepôts d’Europe, des États-Unis, du Ghanaet de Côte d’ivoire, les volumes n’auraient même pas baissé de 3% entre fin septembre 2023 et le 31 mars 2024. « On nous fait croire que les stocks ne bougent pas, commente un expert dubitatif, alors qu’il manque 600 000 tonnes de cacao ! ». Mais, assure notre interlocuteur, reconnaître que ces stocks ont baissé, ferait flamber un peu plus les prix, ce qui n’est évidemment pas dans l’intérêt des acheteurs.

Si les industriels ou leurs intermédiaires rechignent à coopérer, les États producteurs ne se précipitent pas non plus pour faire œuvre de transparence. Et quand ils fournissent des chiffres, ils ne sont pas forcément fiables, explique un analyste : le comptage des cabosses, à pied, dans les plantations, pour estimer une production à venir n’est ainsi plus jugé assez performant. Des voix s’élèvent pour une modernisation de la collecte de données.

Rédaction
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