(BFI) – Les produits dérivés du coton sont peu exploités. Selon un nouveau rapport de l’ITC, l’optimisation de leur potentiel peut contribuer à réduire la pauvreté et à stimuler la croissance en Afrique subsaharienne.
Le coton est plus qu’une fibre. D’autres parties de la plante, qui sont largement sous-utilisées, , peuvent être transformées en nourriture, en engrais et en carburant. Elles peuvent être utilisées dans diverses industries notamment la cosmétique et l’ameublement.
Saisir ces opportunités pourrait aider les agriculteurs africains à améliorer leurs moyens de subsistance, selon un nouveau rapport du Centre du commerce international (ITC) qui examine les usages des produits dérivés du coton.
Au-delà de la fibre : saisir toutes les opportunités du coton en Afrique provient de l’initiative conjointe de l’ITC, de l’OMC et de la CNUCED sur les produits dérivés du coton, à la demande des quatre pays du coton (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad).
Selon le rapport, l’huile, les tourteaux et farines, et les tiges de coton peuvent représenter jusqu’à 30 % de la valeur du coton-graine. Malgré un potentiel de 400 000 tonnes d’huile et de 500 000 tonnes de protéines, vital pour l’industrie de l’élevage en pleine croissance, l’huile et les tourteaux ne sont pas pleinement exploités. L’Afrique de l’Ouest pourrait générer environ 123 millions de dollars ‘à partir des tiges de coton, qui pourraient être utilisées pour le compost ou transformées en briquettes et en granulés pour produire de l’énergie.
Le défi consiste à faire valoir les avantages d’une méthode plus structurée permettant d’exploiter le potentiel des dérivés du coton. « Les parties prenantes du coton en Afrique, des agriculteurs aux égreneurs en passant par les organismes de réglementation, manquent d’informations vitales sur les opportunités de l’utilisation de la plante de coton au-delà de la fibre », explique Pamela Coke-Hamilton, Directrice exécutive de l’ITC.
Par conséquence, les pays africains sont en décalage par rapport à d’autres nations en matière de technologie apportant de la valeur ajoutée aux produits dérivés du coton. Ils manquent également de données permettant d’évaluer la viabilité des investissements en direction des produits dérivés du coton, et sont freinés par des politiques qui ne parviennent pas à promouvoir le développement du coton dans son intégralité.
Le rapport aborde ces défis en explorant l’industrie du coton à travers l’Afrique, en détaillant le potentiel des produits dérivés du coton et en proposant des recommandations sur la façon d’en tirer profit.
Investir dans les chaînes de valeur des produits dérivés du coton
« Certaines activités peuvent augmenter la valeur ajoutée du secteur du coton, sensibiliser les acteurs publics et privés et accroître la transparence », déclare Mme Coke-Hamilton. « Un soutien financier et technique de la part des gouvernements ou des donateurs est nécessaire afin de promouvoir cette valeur ajoutée. Le soutien envers les entreprises de transformation de produits dérivés est essentiel, tout comme le renforcement des capacités pour la mise en place des clusters industriels et la promotion de la coopération Sud-Sud ».
La plupart des pays africains producteurs de coton disposent d’industries de transformation des graines de coton en huile alimentaire et en tourteaux et farines utilisés pour l’alimentation du bétail. Selon le rapport, ces deux produits dérivés présentent également d’autres opportunités. L’huile de coton peut être utilisée dans les cosmétiques, la nitroglycérine et d’autres produits, tandis que les tourteaux (ainsi que les farines) sont utilisés comme engrais et appâts pour les poissons.
La culture du coton génère 2 à 3 tonnes de tiges par hectare, qui sont généralement brûlées par les agriculteurs. Les tiges de coton peuvent être utilisées comme engrais organique, pour améliorer la fertilité des terres. Elles pourraient devenir une source importante de combustible, une matière première pour la fabrication de panneaux de particules ou la préparation de la pâte à papier et de papier, et même un substrat pour la culture de champignons comestibles.