(BFI) – Un mois après la détection du premier cas de Covid-19 au Cameroun, le gouvernement est au travail aussi bien pour prendre en charge les malades que pour tenter de limiter la pandémie, appuyé par le corps médical, la communauté scientifique, les médias, les partenaires au développement, les opérateurs économiques, sans oublier la symphonie des communautés religieuses, qui jouent leur partition dans cette lutte à travers forces prières et une sensibilisation tous azimuts des populations.
Sans perdre de temps, le président de la République a instruit le gouvernement de mettre en œuvre 13 mesures-phares de sauvegarde, qui sont enrichies ou réajustées au fur et à mesure, afin d’intégrer à la stratégie nationale, l’évolution des recherches et les réalités du terrain. En effet, le Covid-19 représente une menace grave non seulement pour l’humain, mais aussi pour l’économie et la stabilité du pays. Le gouvernement, coaché au quotidien par le président de la République, s’active avec courage et détermination à apporter une réponse efficace et transparente à l’expansion de ce virus qui met à genoux les systèmes politiques et sanitaires des pays les plus puissants au monde. Cette stratégie camerounaise est-elle sans défaut pour autant ? Non bien sûr, la perfection n’étant pas de ce monde. Elle reste perfectible, et aussi, espérons-le, ouverte à tout enrichissement ultérieur pouvant en améliorer l’efficience.
D’où vient-il donc qu’elle soit la cible de certains de manière virulente ? A l’observation, on peut faire le constat que cette drôle pandémie, inédite dans son ampleur, sa vitesse de contamination, et même sa médiatisation, est un révélateur puissant de la ruse, de la vacuité ou de la concupiscence qui se cachent derrière certaines prises de position. On peut ainsi s’interroger sur la posture de certains chefs de partis politiques, récupérateurs de haut vol, qui font diversion plus qu’ils n’argumentent, surfant sur un sujet très médiatisé dans l’espoir d’attirer l’attention et l’intérêt. C’est le cas du président du MRC : il ne peut sans mauvaise foi affirmer être le seul à ne pas voir le président de la République et le gouvernement au travail, dans une stratégie claire de dépistage de masse et de confinement flexible qui a réussi à la Corée du Sud. Doublée de la prise en charge complète et gratuite du confinement et des soins.
Ce qui, soit dit en passant, n’est pas toujours le cas dans les pays riches. Cela, le pays a pu le faire grâce à la création par le Président de la République d’un fonds de solidarité dédié, dans un contexte de crises sécuritaires venues se greffer à une crise économique sous-régionale. Sans compter les investissements massifs consentis pour l’organisation du CHAN 2020 et de la CAN 2021. Comment ne pas louer le volontarisme du gouvernement dans un tel environnement ? En ce moment même, dans le but de renforcer la capacité d’accueil des malades, le Cameroun a aménagé de nouveaux locaux et réquisitionné d’autres. Il se prépare également à prendre livraison des équipements médicaux dont il a passé commande, notamment des respirateurs. La critique est libre certes, mais elle est indécente, voire obscène lorsqu’elle crée une polémique injustifiée sur un sujet aussi grave, où la vie des hommes est en jeu.
Après tout, les gouvernements sont libres de définir une stratégie particulière afin de combattre le Covid-19, car dans ce domaine, il ne saurait y avoir de dogmes. Nous ne sommes pas en religion, n’est-ce pas ? Et si la polémique était destinée, en définitive, à faire le buzz dans les réseaux sociaux pour exister politiquement, alors la démarche serait complètement loufoque et vile, convenons-en. Il y a manifestement des leçons utiles à tirer du Covid, passée la tempête. Nous avons ainsi appris par les réseaux sociaux les sombres prédictions que certaines chancelleries occidentales faisaient sur l’avenir de l’Afrique après le Covid-19, perdant de vue que le pire n’est jamais certain.
Comme on peut s’y attendre, celles-ci sont totalement apocalyptiques : plus de vie à l’horizon, ni d’activité, ni d’Etat. Le néant, l’abîme. Si bien qu’en nous voyant continuer à vivre la vie quotidienne ordinaire, avec obstination et espoir, ces pays doivent nous observer avec l’œil désapprobateur d’un Dieu qui regarderait les passagers du fameux Titanic danser, quelques minutes avant que le navire ne coule dans les profondeurs de l’Océan. En tant qu’Africains, nous devons refuser ce regard intrusif, condescendant, maladivement pessimiste, sur notre destin. A y regarder de près, il y a peu de chances que ces pays aient fait des prédictions justes sur la relative faiblesse de leurs propres systèmes sanitaires, qui ont démontré une forme d’impuissance face à la pandémie, le nombre de morts en faisant foi.
Convenons néanmoins avec un leader politique français que les pays africains auraient dû construire en 60 ans, plus d’infrastructures sanitaires et former plus de personnel médical, développer une véritable industrie pharmaceutique. Là où les vues divergent, c’est sur les responsabilités. Et les leçons. Nous assumons les nôtres : insuffisance ou mauvaise allocation de ressources, corruption, oui, peut-être. A l’heure du bilan, les anciennes puissances coloniales et les maîtres du monde doivent accepter les leurs. Notre indépendance économique par exemple est-elle réelle, pleine et entière ? Avons-nous un mot à dire sur le prix de vente de nos matières premières ? Ces pays ont-ils l’intention de changer quelque chose en mieux, dans leur rapport à l’Afrique en ces temps de bouleversements ? Questions sans réponses.
Alors que le Cameroun, et toutes les nations touchées, continuent à se battre jusqu’au sang pour sauver les vies du Covid-19, il est sans doute temps de reconnaître que ce virus est pour tous comme un coup de massue sur la tête. S’il ne nous assomme pas, il déterminera des changements importants, d’abord en nous-mêmes, puis autour. En nous-mêmes : voici le temps de questionner notre indiscipline légendaire, qui a tourné à l’irresponsabilité dans le cadre de la bataille contre le Covid-19. Car le sort de cette bataille dépend aussi de la responsabilité individuelle. Ces derniers jours, l’inconscience des uns fait le lit de la maladie chez les autres. La solidarité, l’union sacrée doivent pourtant être les maîtres-mots.
Chacun est responsable de son frère. « United we stand, divided we fall ». Cette crise sanitaire devra aussi être une belle opportunité pour rebattre les cartes, dans tous les domaines: réduire la dépendance économique, développer l’industrie et le Made in Cameroon en général, accorder plus de moyens à la recherche et à l’innovation, et surtout valoriser leurs découvertes. En attendant, nous en sommes encore à la bataille quotidienne contre le virus, pour laquelle les Camerounais doivent s’armer de courage, rester prudents, disciplinés et unis. Avec la certitude que le président Biya veille sur eux, comme par le passé. Le Covid-19, c’est une épreuve sur notre route. Une de plus. Nous en sortirons plus forts.
Félix Victor Dévaloix