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Les enjeux de la 5G en Afrique

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(BFI) – Les réseaux de cinquième génération sont porteurs de promesses alléchantes pour le continent, à condition de déployer les infrastructures nécessaires et que la 5G ne reste pas un produit de luxe, réservé à une élite urbaine et digitale. Véritable “pont vers le futur ”, d’après l’entrepreneur Sidi Mohamed Kagnassi, la 5G ne doit pas, en effet, “ intensifier les inégalités existantes” sur le continent.

” l’Afrique peut devenir le continent du digital ”

Une connexion plus rapide, moins latente et plus économe en énergie : telles sont les promesses de la 5G. En cours de déploiement aux quatre coins de la planète, les réseaux de cinquième génération devraient ainsi favoriser l’émergence d’un tentaculaire écosystème IoT (Internet des objets), des smartphones aux appareils domotiques en passant par les voitures “ intelligentes ”, sans conducteurs. Autant de nouveaux usages qui resteront lettre morte si des investissements colossaux ne sont pas réalisés en matière d’infrastructures. Alors qu’il devrait falloir attendre 2027 pour que la 5G représente la moitié des abonnements mobiles mondiaux, le marché des infrastructures liés au déploiement de cette technologie devrait passer de 12 à 92 milliards de dollars d’ici 2030, d’après le cabinet Global Data – soit une croissance annuelle de plus de 33 %.

Au même titre que les autres continents, l’Afrique se prépare elle aussi à la vague 5G. mais sur un rythme à priori plus lent que celui adopté par les autres régions du monde : nécessitant, comme on l’a dit, de lourds investissements, la 5G doit aussi – et surtout – trouver son public pour justifier et rentabiliser de tels efforts financiers. Or une grande partie des usagers africains se contentent encore de la 3G. La 4G demeure minoritaire sur le continent et le prix des équipements 5G reste dissuasif au-delà de certaines catégories socioprofessionnelles aisées et urbaines. Est-ce à dire que la 5G n’est pas adaptée au marché africain ? Bien au contraire, tant le déploiement de cette technologie porte en lui d’opportunités pour un continent où le digital fait figure de formidable accélérateur de développement économique.

Les opportunités de la 5G en Afrique

Ambitionnant de réduire les fractures numériques, la 5G promet, tout d’abord, une nette amélioration de la connectivité. Le réseau de lignes Internet fixes demeure en effet peu développé en Afrique et, si près de la moitié (49%) de la population est aujourd’hui couverte par un réseau 4G, le déploiement de la 5G ouvrirait la perspective d’un véritable rattrapage technologique à grande vitesse : les territoires africains pourraient ainsi s’équiper directement avec le réseau de dernière génération, en sautant, en quelque sorte, l’étape des générations précédentes. De plus, en posant les fondations d’une quatrième révolution industrielle, la 5G représente, sur le continent africain, un gisement de croissance presque intarissable.

26 milliards de dollars : c’est, à l’horizon 2030, la contribution économique que les réseaux 5G devraient en effet apporter au continent, d’après un récent rapport de l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA). À la même échéance, l’organisme table sur 350 millions d’abonnements 5G en Afrique, ce qui devrait représenter 20 % du total des abonnements sur le continent. De hautes ambitions, qui font dire à l’entrepreneur Sidi Mohamed Kagnassi que “ l’Afrique peut devenir le continent du digital “ . Actionnaire du fonds Goldenrod, celui qui dans le milieu de la finance africaine est parfois surnommé “ SMK” veut croire que la 5G sera ” un pont vers le futur, qui catalysera des avancées technologiques et permettra de véritables révolutions en matière de santé, d’éducation et d’agriculture ”.

Vers un renforcement des inégalités ?

Enthousiaste, l’homme d’affaires n’en demeure pas moins lucide vis-à-vis des défis posés par le déploiement de la 5G sur le continent : ” la voie vers la 5G en Afrique est faite d’obstacles qu’il faudra surmonter ”, estime l’entrepreneur, très actif notamment en Côte d’Ivoire. Des obstacles au premier rang desquels figurent les coûts, particulièrement élevés, de mise en place des réseaux de 5e génération – et ce singulièrement dans les zones rurales ou reculées. De même, le coût des appareils compatibles 5G restera longtemps un obstacle infranchissable pour de nombreux Africains ; un frein tarifaire qui exclut, de fait, de larges pans de population et pourrait même participer au renforcement des inégalités socio-économiques. ” Nous devons être vigilants “, met en garde Sidi Mohamed Kagnassi, selon qui ” la 5G doit pouvoir unifier nos pays et notre continent, pas intensifier les inégalités existantes ”.

Rédaction
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