(BFI) – Dans son discours du 19 mai dernier, le président de la République fait de la préservation des emplois, du maintien des équilibres financiers, de la poursuite des projet et programmes de développement, etc., des priorités.
I l y a un extrait du discours prononcé le 19 mai dernier par la président de la république, Paul Biya, qui résume fort bien le défi auquel doivent faire face les pouvoirs publics en ces jours de conjoncture : « Dans un contexte social inédit, il [le gouvernement, RDLR] devra en particulier se montrer ingénieux et inventif pour maintenir nos équilibres financiers, contenir le taux d’inflation, assurer la continuité du service public, notamment dans le secteur éducatif, et réguler l’activité économique de manière à sauvegarder la stabilité et la paix sociales » avait-il déclaré. Une analyse pertinente – sur un ton de prescription – qui établit l’indissociable corrélation entre le côté social de la crise sanitaire du covid-19, ses implications immédiates sur les économies mondiale et domestique, mais aussi les enjeux d’une relance prompte et efficace de l’économie nationale. Ce dernier point est d’autant plus important que les dégâts de la crise sanitaire sur la vie économique se font chaque jour un peu plus importants.
Selon un rapport du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, au 16 mai dernier, les pertes économiques dues au covid-19 s’élevaient à environ 800 milliards de F. Du côté du Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), on révèle qu’au moins 92% des entreprises camerounaises sont gravement touchées par les effets pervers de cette crise. Le plus grand péril qui en résulte pèse sur des milliers d’emplois, mais aussi sur la survie même des entreprises pourvoyeuses.
Cette réaction en chaîne des maillons de l’économie nationale justifie fort à propos les domaines d’intervention ciblés par le chef de l’Etat dans son discours (maintien des équilibres financiers, préservation des emplois, poursuite des projets et programmes de développement, etc.), mais aussi les mesures déjà engagées ou envisagées aussi bien par le gouvernement que les acteurs du secteur privé et les partenaires au développement. Sans aucun préjudice sur le réajustement en perspective du budget 2020, on peut à ce sujet citer les mesures d’assouplissement et de soutien au bénéfice des secteurs économiques impactés et des personnes les plus touchées par la pandémie. Elles visent notamment à : faciliter la vie sociale et les déplacements des individus ; suspendre le versement de certains impôts, taxes et cotisations ; soutenir les entreprises en difficulté ; relever le niveau des allocations familiales et de certaines pensions, etc.
L’initiative privée n’est pas restée insensible à cet élan de solidarité. En témoigne une récente concertation entre le Gicam et les chefs d’entreprise, qui a débouché sur la résolution de préserver au mieux possible les emplois… A certains égards, les observateurs de la scène économique et sociale veulent y voir les prémices sur le champ économique, de la solidarité agissante que l’opinion attend de tous ses vœux ; celle que le président Paul Biya dans son allocution a nommée « union sacrée de toutes les forces vives de la Nation… ».
André Noir