(BFI) – Si la diaspora camerounaise est bien coordonnée et que ses ressources sont exploitées, elle a un énorme potentiel pour stimuler la prospérité économique.
La diaspora camerounaise constitue une force forte avec laquelle on peut compter. Les statistiques du ministère des Relations extérieures du Cameroun évaluent le chiffre à quelque 6 millions de concitoyens qui constituent des membres de la diaspora camerounaise. Si les chiffres sont quelque chose à dire, alors on peut affirmer confortablement que le nombre qui représente environ un cinquième de la population estimée du pays est en effet énorme avec un potentiel énorme. Ces potentiels restent cependant sous-exploités et le cas échéant, la plupart sont réticents à participer à la construction de leur pays d’origine pour diverses raisons. C’est peut-être la raison d’être de la création du Réseau parlementaire sur la diaspora à l’Assemblée nationale dans le but d’encourager leur participation au développement national.
Comme l’a expliqué le président du réseau baptisé REP-COD, le réseau sert d’interface entre le gouvernement et la diaspora. C’est une plateforme de dialogue entre l’Etat et la diaspora. L’objectif global que le réseau veut atteindre est d’encourager la création de petites et moyennes entreprises (PME) par les diasporas camerounaises qui souhaitent rentrer chez elles. Ceci informe la récente visite au Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat d’une délégation du Réseau Parlementaire dirigée par l’Honorable Louis Henri Ngatcha.
Créer une entreprise est une chose et disposer de mesures d’accompagnement appropriées en est une autre. Ainsi, la diaspora camerounaise qui souhaite investir dans son pays doit être encouragée à le faire via des incitations spéciales. Le gouvernement a mis en place un arsenal d’incitations fiscales et financières pour attirer les investisseurs, y compris la diaspora.
Le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, Achille Bassilekin III lors de l’audience du 9 juillet dernier avec les parlementaires a noté que les Camerounais et les migrants bénéficient de l’appui technique et financier de son ministère depuis plusieurs années maintenant et qu’il y a une terrain d’accompagnement de la diaspora camerounaise. L’Agence de promotion des investissements, le guichet unique, le Bureau de mise à niveau des entreprises, entre autres, sont quelques-unes des structures créées par l’État pour encourager l’investissement.
Consciente du rôle crucial que la diaspora peut jouer dans la promotion du développement économique, la Stratégie nationale de développement 2020-2030 reconnaît la place de la diaspora dans sa composante de système de développement financier. Ici, les pouvoirs en place voient la diaspora comme une ressource financière à travers ses envois de fonds avec 5940 milliards FCFA transférés au Cameroun entre 2005 et 2019 par exemple. La stratégie stipule que le gouvernement intensifiera ses efforts pour attirer des fonds d’investisseurs étrangers et de la diaspora. Cela renforce la participation de la diaspora au grand dialogue national au cours duquel son rôle dans le développement de la nation a été examiné et des recommandations de grande portée ont été formulées parmi lesquelles la création d’une agence transnationale d’investissement et de développement pour la diaspora et la question de la double nationalité.