(BFI) – Le Togo attendait un coup de pouce du FMI pour poursuivre ses réformes économiques. Le programme en commun attendra ; les discussions se poursuivent et les parties ne se montrent pas pessimistes. La dette du pays reste préoccupante mais sans gravité.
Réformes insuffisantes ou exigences exagérées ? En termes feutrés, les autorités du Togo et les représentants du FMI ont reconnu qu’ils n’étaient pas parvenus à un accord au titre de la FEC, la Facilité de crédit élargie. Pourtant, le gouvernement laissait entendre, les jours précédents, que les discussions entamées depuis le 1er juin aboutiraient probablement à un nouveau programme triennal.
La coopération entre l’Allemagne et le Togo est particulièrement diversifiée : elle englobe les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture, de la formation professionnelle et de la santé.
Le FMI a néanmoins précisé, dans un communiqué, que les discussions ont porté sur les mesures visant à soutenir la réponse à la crise de la Covid-19, ainsi que les efforts pour renforcer la reprise économique, qualifiée de « naissante ».
De plus, le Fonds a insisté sur la nécessité de réformes pour favoriser une croissance inclusive et durable, tirée par le secteur privé. De leur côté, les autorités togolaises ont exprimé leur « intérêt » pour un soutien dans le cadre de la FEC.
D’ailleurs, les discussions devraient se poursuivre en vue de finaliser un nouvel accord, après celui obtenu sur la période 2018-2020 pour 245 millions de dollars. On s’attendait à un montant comparable pour la période à venir.
Selon le représentant du FMI, Jaroslaw Wieczorek, « au cours des discussions, des progrès notables ont été réalisés sur les hypothèses clés qui sous-tendent le cadre macroéconomique, dans le but de garantir des ressources pour la campagne de vaccination prévue et les autres besoins liés à la crise de la Covid-19 ».
Le négociateur salue également les progrès dans « le renforcement de stabilité macroéconomique à moyen terme et les marges de manœuvre budgétaires pour les dépenses sociales et de développement ».
Les autorités togolaises ont confirmé leur engagement en faveur de réformes fondées sur la Feuille de route Togo 2020-25 et le plan national de développement, note-t-il. Aussi, les discussions vont-elles se poursuivre « dans un avenir proche » en vue de finaliser les accords sur un nouvel accord FEC.
Soutien de l’Allemagne aux réformes
La crise sanitaire a accru les besoins financiers du Togo, dont la dette multilatérale aurait bondi de 44%, pour atteindre 478 milliards de F.CFA (729 millions d’euros).
Par exemple, les nouvelles ressources multilatérales mobilisées ressortent à 162 milliards F.CFA (247 millions d’euros), alors que le pays estime avoir remboursé un peu plus de 12 milliards de F.CFA au titre de principal, annulation du FMI y compris. Dans le même temps, les fluctuations de taux de change ont fait gagner au pays environ 3 milliards sur sa dette multilatérale, calcule Togo First.
Trois institutions détiennent 82% de cet ensemble de dettes multilatérales, le FMI (42%), la Banque mondiale (26%) et la Banque islamique de développement (12%). Le FMI a notamment accordé un prêt de 79 milliards de F.CFA au pays en avril 2020, devant les premières menaces de la Covid-19. De son côté, le mécanisme IDA (Banque mondiale), avait appuyé l’économie du pays à hauteur de 37 milliards de F.CFA, l’an passé. Cet emprunt de long terme ne commencera à être remboursé que dans cinq ans.
Si le FMI attend, tel n’est pas le cas de l’Allemagne, en pleine opération séduction en Afrique de l’Ouest. À l’issue d’une visite de deux jours à Lomé, – après la Sierra Leone, la Gambie, et le Sénégal –, le ministre allemand de la Coopération économique et du développement, Gerd Müller a signé un mémorandum de partenariats pour les réformes, doté d’une enveloppe de 142 millions d’euros.
La coopération entre l’Allemagne et le Togo est particulièrement diversifiée : elle englobe les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture, de la formation professionnelle et de la santé. Deux programmes d’envergure relatifs à la décentralisation et la gouvernance locale sont en cours d’exécution .
Le Programme d’appui à la décentralisation, conduit par la KfW (Banque allemande de développement) et le Programme de décentralisation et de gouvernance locale, piloté par la GIZ. Laquelle agence de coopération a apporté des équipements et du soutien logistiques à diverses coopératives agricoles du pays.
Elise Nguélé