(BFI) – L’Europe s’est de nouveau fermée provoquant un ralentissement de l’activité économique. Cette situation à un impact négatif sur les entreprises des secteurs du tourisme et de l’exportation au Maroc qui sont elles-mêmes des clientes de banques commerciales revèle le confrère de l’Agence Ecofin.
Le retour du confinement en Europe menace les banques marocaines, a pu constater l’Agence Ecofin sur la base de plusieurs indicateurs macroéconomiques et financiers.
Les secteurs les plus à risque sont ceux des exportations et du tourisme. Avec la fermeture des frontières, les hôtels et restaurants qui concentrent une forte main-d’œuvre dans le Royaume se sont retrouvés en difficulté au cours du deuxième, et un peu du troisième trimestre 2020.
Même avec la réouverture conditionnelle des frontières, on s’attendait déjà à un repli pouvant atteindre les 78% dans le secteur en 2020, selon des indicateurs de la Banque centrale marocaine. Avec l’Europe, gros partenaire du Maroc qui se ferme de nouveau, le sinistre devrait se prolonger dans ce secteur.
Les exportations ont aussi beaucoup souffert du confinement. Les gens qui sont enfermés chez eux ne pensent pas à acheter des véhicules et ceux qui le peuvent privilégient les produits de seconde main pour réaliser des économies. Or, le secteur de l’automobile était un des plus dynamiques du Maroc à l’export, avant la covid-19.
La relation avec les banques vient de ce que plusieurs entreprises de ces deux secteurs essentiels ainsi que leurs employés sont des clientes des banques. Or, selon de récentes données publiées par Bank al Maghrib (Banque centrale), l’encours global des créances douteuses dans le secteur a progressé de 10 milliards de dirhams entre le mois de septembre 2019 et celui de l’année 2020 pour atteindre 79 milliards de dirhams.
« La qualité des portefeuilles s’est nettement dégradée du côté des entreprises privées que des ménages. Le taux de sinistralité s’est établi à 11,6% pour les entreprises en dégradation soit 0,9 point en neuf mois. Du côté des ménages, 9,4% des crédits sont revenus impayés contre 8,4% à fin 2019 », explique la Banque centrale dans son analyse.
Cette situation a eu un impact sur la profitabilité des banques, notamment en termes de coût de risque, un indicateur qui sur le tableau des résultats, vient en diminution de la marge nette. Pour le premier semestre 2020, il s’est situé à 8,8 milliards de dirhams, selon Attijari Global Research.
C’est un niveau historique depuis 2015, selon la firme d’analyse. La seconde vague de covid-19 n’a pas que touché les pays européens partenaires du Maroc, elle a aussi touché le Royaume. La question d’un deuxième reconfinement total y est aussi discutée.