(BFI) – Malgré le rappel à l’Ordre du Délégué général à la sureté national (Dgsn) et du ministre des Transports, le port du masque dans les bus et les taxis n’est toujours pas adopté par le plus grand nombre.
« Mon beau, s’il te plaît, retrouve-nous après le contrôle de police. Tu sais que la surcharge est interdite à cause du coronavirus. Je ne veux pas les problèmes ». Bastien Wamba, chauffeur de taxi s’adresse ainsi à l’un des deux occupants du siège avant de son véhicule, avant le carrefour Melen. Le passager parcourt quelques mètres, remonte après le point de contrôle de police et le taxi reprend son chemin. C’est à ce jeu du chat et de la souris que s’adonnent plusieurs chauffeurs de taxi de la ville de Yaoundé depuis quelque temps.
Ceci malgré le rappel à l’ordre du Délégué général à la Sûreté nationale au cours du point de presse du 1er mars dernier et celui du ministre des Transports. Dans un communiqué rendu public le 10 mars, Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe invite les chauffeurs de taxi à ne pas surcharger et à ne pas transporter ceux n’arborant pas de masque. L’interdiction des regroupements de plus de 50 personnes dans les halls d’embarquement et de débarquement et la mise en place des dispositifs de désinfection et de contrôle de température font également parties des recommandations du ministre des Transports.
Pourtant dans les compagnies de transport interurbain, la réalité est autre. Au quartier Mvan, base de plusieurs agences, les mesures adoptées pour lutter contre la propagation du Covid-19 sont aux oubliettes. « Il y a encore quelques mois, il était impossible d’accéder à une agence et d’acheter le ticket sans se laver les mains et passer par la prise de température. Depuis quelques semaines, les sceaux-robinets sont vides. Les thermoflashs sont dans les tiroirs des responsables. Il faut que les gens se réveillent et qu’ils prennent ce problème au sérieux », relève un voyageur.
À sa suite, Paulin Mbarga un autre voyageur fait savoir que « même dans le bus, c’est quatre passagers par siège au lieu de trois. En plus, rare sont ceux qui pensent à porter un masque. J’espère que la sensibilisation et la répression vont reprendre ces jours-ci. Dans le cas contraire, cette maladie va se propager à la vitesse de la lumière ». Malgré ce sombre tableau, il y en a qui sortent du lot. Il s’agit de certaines agences de voyage « VIP ».
Dans celles-ci, les mesures barrières sont encore à l’ordre du jour. Impossible d’y entrer ou d’occuper un siège dans le bus sans masque. Du gel hydro-alcoolique et de l’eau sont d’ailleurs proposés à l’entrée de l’agence. Un exemple à copier par la majorité afin que la chaîne de nouvelles contaminations soit rompue. Reste à présent que soenit mis en place dans ces structures des séparateurs physiques entre le personnel et les passagers dans les zones d’échanges et de transactions comme le prescrit également le ministre des Transports.