(BFI) – L’information a été donné à l’ouverture de l’atelier régional de renforcement des capacités sur les règles d’origine de la Zlecaf et la zone de libre-échange de l’Afrique centrale qui se tient depuis hier 15 jusqu’au 17 juillet 2024 à Douala, la capitale économique du Cameroun.
L’accord portant création de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine, communément appelé ZLECAf constitue une étape essentielle de l’intégration des économies Africaines entre elles, à travers notamment l’élimination progressive des barrières tarifaires et non-tarifaires au commerce. L’étroitesse des marchés intérieurs, ainsi que de nombreuses barrières surtout non tarifaires ont longtemps entravé la compétitivité des économies africaines.
Avec la simplification des procédures douanières et l’élimination des barrières tarifaires et non-tarifaires, la ZLECAf devraient aussi permettre, aux acteurs du secteur informel, en particulier les femmes et les jeunes entrepreneurs, de découvrir les bienfaits d’une migration vers le secteur formel. Ceci devrait conduire à une croissance plus inclusive au sein du continent.
Selon les estimations de la Banque mondiale, la ZLECAf a le potentiel de sortir plus de 50 millions de personnes de l’extrême pauvreté et d’augmenter les revenus de 68 millions de personnes supplémentaires qui vivent actuellement avec moins de 5,50 dollars par jour. Avec des mesures adéquates, ces opportunités pourraient catalyser aussi des économies plus vertes, plus fortes et plus résilientes, conformément aux agenda 2063 de l’Union Africaine et 2030 des Nations Unies. C’est pourquoi le PNUD accorde à la ZLECAF une priorité programmatique dans son offre stratégique pour l’Afrique.
« Je voudrais réitérer la disponibilité du PNUD à constamment travailler avec nos partenaires pour accompagner techniquement la CEEAC, notamment les PMEs à tirer meilleur profit de la ZLECAf » a indiqué Isiyaka Sabo, Chef Division Croissance Inclusive, Centre de Service régional pour l’Afrique du PNUD.
Les bénéfices attendus au sein de la ZLECAf devraient permettre une création de richesse à l’échelle sous-régionale et continentale : un atout essentiel pour réduire la dépendance de nos économies vis-à-vis des matières premières et des chocs sur les marchés mondiaux – les récentes perturbations dans les chaines d’approvisionnement dues à la pandémie de Covid-19 et au conflit Russo-Ukrainienne, viennent rappeler au continent en général, et aux pays membres de la CEEAC en particulier, l’urgence de produire plus de ce que l’Afrique consomme.
Sur la période 2018– 2022, et se basant sur les données de la CNUCED, les échanges intra-CEEAC étaient en deça de 2 % des exportations totales de la sous-région. « L’opérationnalisation de La ZLECAf et de la Zone de Libre-Echange de la CEEAC devraient donc permettre aux entrepreneurs de la sous-région d’explorer davantage les marchés intra-africains » souligne Isiyaka Sabo.
Afin d’exploiter les opportunités émergentes des marchés intra-Africains et au-delà, le secteur privé autant que les acteurs étatiques notamment la Douane, doivent pouvoir bien saisir les contours de l’Accord et comprendre les conditions de production et d’échanges conférant les préférences tarifaires entre autres. Dans le cadre plus spécifique de l’Afrique centrale, s’assurer de la convergence entre les règles d’origine de la ZLECAf et celles de la Zone de Libre-Echange de la CEEAC demeurent essentiel pour optimiser les retombées des marchés plus intégrés ; Ce sont quelques-uns des objectifs de ce séminaire et « le PNUD est heureux de travailler avec les partenaires ici présents pour accompagner la CEEAC dans ce sens » indique le chef de division Croissance Inclusive avant de poursuivre. « Au sein du PNUD, nous avons pleinement conscience que les retombées de la ZLECAf ne seront pas automatiques. Il faudra des actions délibérées pour s’assurer d’une ZLECAf inclusive, dont les effets positifs escomptés bénéficient aussi aux économies et aux acteurs les plus vulnérables ».
A cet effet, le PNUD travaille en étroite collaboration avec des équipes régionales et bureaux pays entre autres, en s’appuyant sur des partenariats avec le Secrétariat General de la ZLECAf, les Communautés économiques régionales comme la CEEAC, les institutions gouvernementales et non-gouvernementales et le secteur privé. « Notre appui vise non seulement à renforcer la compétitivité du Secteur privé surtout des PMEs mais aussi à renforcer la capacité des institutions nationales et régionales à créer un environnement propice à la réalisation d’une ZLECAf qui profite à tous » conclu Isiyaka Sabo.
André Noir