(BFI) – Les terres du septentrion camerounais portent encore les stigmates de la désertification. Si les initiatives existent, elles restent fragmentées, parfois hésitantes. Pourtant, l’histoire nous rappelle qu’une mobilisation efficace est possible.
L’Opération Sahel Vert, lancée dans les années 1970, fut une véritable épopée écologique et citoyenne. Des générations entières s’y sont investies, unies par un même idéal : ralentir l’avancée du désert, restaurer la végétation et bâtir un avenir plus vert. Mais après des années d’interruption dont les raisons restent floues, cette dynamique a repris en 2008, timidement, avec un budget officiel d’un milliard de FCFA.
Que reste-t-il de cet élan ? L’écho d’une fierté encore vive chez ceux qui ont vécu ces campagnes de plantation. Comme ce journaliste devenu expert en communication, qui évoque avec émotion son arbre, celui qu’il a planté dans les rues de Garoua et qui résiste au temps. « Chaque visite est un pèlerinage », confie-t-il, rappelant les étés où des trains entiers emportaient la jeunesse camerounaise vers une mission commune : reverdir la terre, créer des liens, rêver ensemble d’un pays plus résilient.
Aujourd’hui, plus que jamais, ces régions ont besoin de politiques de reboisement ambitieuses, pérennes et coordonnées. La désertification ne recule pas, et seule une stratégie rigoureuse peut endiguer cette menace environnementale.