(BFI) – La Banque centrale du Nigeria (CBN) vient de recruter le cabinet KPMG pour la conseiller sur les opérations financières de son nouveau fonds dédié aux infrastructures, apprend-on. Plusieurs cabinets étaient en course : de PWC à Boston Consulting Group, en passant par le cabinet McKinsey.
Approuvé début février 2021 par le président nigérian Muhammadu Buhari, le fonds baptisé Infrastructure Corporation of Nigeria Limited (InfraCorp), avec un capital d’amorçage de 951 milliards de nairas (2,5 milliards $) est censé « soutenir le gouvernement fédéral dans la construction des infrastructures de transport nécessaires pour acheminer les produits agricoles vers les transformateurs, les matières premières vers les usines et les produits finis vers les marchés ».
Alors que la première économie d’Afrique se relève peu à peu après les périodes de vaches maigres qui se sont enchaînées depuis 2016, l’élan de redressement est freiné par la faiblesse de ses infrastructures. Selon Moody’s, le Nigeria aura besoin d’au moins 3000 milliards de dollars sur les 30 prochaines années pour combler son déficit d’infrastructures.
Pour le FMI, « le colosse aux pieds d’argile » doit s’empresser pour combler ses lacunes infrastructurelles, avec la mise en place de mécanismes innovants de financement non conventionnel.
Sous l’égide de la CBN, du fonds souverain nigérian (NSIA) et de l’Africa Finance Corporation (AFC), principal fonds panafricain dédié aux infrastructures, Infracorp devrait permettre de lever jusqu’à 15 000 milliards de nairas (39 milliards $) pour des projets d’électricité, de route et de chemin de fer dans la plus grande économie d’Afrique.
Alors que le capital d’amorçage de cette nouvelle société proviendra de ces trois institutions, Abuja veut surtout en confier la gestion à un acteur privé. L’appel d’offres lancé afin de recruter un gestionnaire d’actifs pour Infracorp vient d’ailleurs d’être prorogé jusqu’à fin mars 2021.
Placide Onguéné