(BFI) – En 2024, la fintech continue de jouer un rôle crucial dans l’amélioration de l’accès aux services financiers et la stimulation de la croissance économique en Afrique Centrale.
L’adoption massive du mobile money a particulièrement transformé les services financiers, facilitant les transactions, l’épargne et les investissements pour une population majoritairement non bancarisée.
Selon la BEAC, plus de 60 % des transactions financières dans la région sont désormais effectuées via des plateformes de mobile money, contre seulement 25 % en 2018 .Cette adoption rapide s’explique par la popularité croissante des services offerts par des plateformes telles que MTN Mobile Money, Orange Money. Ces services ne se limitent plus aux simples transferts d’argent, au paiement de factures mais plus récemment, à l’investissement dans des produits financiers.
En effet, les sociétés de gestion de portefeuilles en CEMAC exploitent ces plateformes pour collecter l’épargne des investisseurs, rendant ainsi les produits d’investissement accessibles à une plus large population. L’utilisation du mobile money réduit également les coûts de transaction pour les investisseurs et les gestionnaires de portefeuilles. Les frais sont généralement inférieurs à ceux des transactions bancaires traditionnelles, ce qui démocratise l’accès à l’investissement. De plus, le mobile money permet des transactions instantanées, réduisant les délais de traitement et facilitant une gestion plus agile des portefeuilles d’investissement.
Cependant, la régulation demeure un enjeu majeur. Les autorités financières de la CEMAC doivent continuellement adapter leurs cadres réglementaires pour gérer les risques associés aux transactions numériques et garantir la protection des investisseurs. La sécurité des transactions et la protection des données personnelles sont également des préoccupations essentielles. Malgré les mesures de sécurité robustes mises en place par les plateformes de mobile money, le risque de fraude et de cyberattaques persiste.
L’avenir du mobile money en CEMAC s’annonce prometteur. Pour capitaliser sur cette tendance, il est essentiel de renforcer la régulation afin de protéger les investisseurs tout en favorisant l’innovation, d’améliorer la sécurité en investissant dans des technologies de sécurité avancées, et d’encourager l’adoption des nouvelles technologies par les institutions financières traditionnelles.
La démocratisation des produits d’épargne et d’investissement est cruciale pour le développement économique de la zone CEMAC. En facilitant l’accès aux services financiers, le mobile money contribue à une inclusion financière accrue, à la mobilisation de l’épargne locale et à la stimulation des marchés de capitaux. Ces avancées permettront non seulement de dynamiser les économies locales, mais aussi de renforcer la résilience économique de la sous-région dans son ensemble.
André Noir
