(BFI) – Depuis quelques années, la filière attire de plus en plus d’opérateurs au Cameroun. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir le nombre d’établissements qui fleurissent dans les villes et des produits à offrir. Après le leadership des multinationales bien connues dans cette activité comme Western Union ou Money Gram, d’autres opérateurs se sont lancés dans ce secteur apparemment porteur. Eric Pokem, sous-directeur du change et des transferts au ministère des Finances parle d’une dizaine de produits répertoriés par son département ministériel en 2017 (Western Union, Money Gram, Small World, Africash, Money Express, Rapid Transfer, Bgfi Express, Moneyline, Uk Inteligent Solution, Ria et Wire Transfer). Cependant, il avoue que bien d’autres ont vu le jour entretemps.
La concurrence est si rude qu’aucun de ces opérateurs ne veut être à la traine. Presque tous ont multiplié des agences dans les quartiers des villes du pays. Plus besoin d’aller au centre-ville pour effectuer sa transaction. Car, tout se fait aujourd’hui sur place. L’on retient tout de même comme l’explique Eric Pokem que toutes ces structures ou produits sont rattachés à des banques. « Ce n’est pas parce qu’il y a un engouement dans le secteur que nous ne savons pas ce qui se passe. Tout est régulé par la réglementation de change », précise le sous-directeur.
En dehors du traditionnel service d’envoi direct de fonds, certains opérateurs ont opté pour le transfert international d’argent en mode digital à l’instar de MTN. « Ces derniers ont également conclu des conventions avec des partenaires locaux en activité dans le même secteur. L’argent vous est envoyé à partir de l’étranger et vous le retirez sur place chez un partenaire. Celui-ci peut être une banque ou un établissement de micro-finance, lui aussi adossé à une banque », souligne-t-il.
Pour ce qui est du volume des transactions globales, l’on indique qu’il est difficile d’avancer des chiffres fiables du fait de l’indisponibilité des statistiques officielles y relatives. On peut cependant, sur la base des rapports périodiques publiés par la Banque mondiale, avoir une idée du volume des fonds mobilisés sur la période. En 2016, l’institution de Bretton Woods annonçait des envois de fonds de la diaspora à destination du Cameroun pour un montant de 585 milliards de Fcfa, soit 2% du PIB.
Dans son rapport du 8 avril 2019, la Banque mondiale faisait état d’un volume de 529 milliards de dollars à destination des pays à revenu faible et intermédiaire. Soit une augmentation de 9,6% par rapport à l’année précédente. Tout ceci donne une indication sur l’évolution de la courbe des transferts d’argent à l’international dans la zone.
André Noir