(BFI) – Face aux mises en garde de Fitch Ratings sur la trajectoire budgétaire du Gabon, Henri-Claude Oyima, ministre d’État en charge de l’Économie et des Finances, a répondu sans détour : la dette ne financera plus le train de vie de l’État. Cette clarification, hautement politique, marque la volonté du gouvernement de reprendre le contrôle du récit économique national face aux injonctions extérieures.
Le ministre gabonais en charge de l’économie, Henri Claude Oyima, a annoncé de nouvelle mesures de rigueur et de discipline. Au sortir d’une réunion avec ses équipes, le membre du gouvernement gabonais a affirmé que désormais aucun emprunt ne servira à financer les dépenses de fonctionnement de l’Etat, tout en dévoilant la mise en place d’un comité national de suivi chargé de superviser l’ensemble des projets cofinancés par les partenaires extérieurs.
Ce comité, placé sous la tutelle du ministère de la planification, sera chargé de contrôler l’exécution physique et financière des projets, en lien direct avec la Banque mondiale, le BAD ou encore l’AFD. Parallèlement, le ministre de l’économie impose désormais l’ouverture d’un compte bancaire unique par projet, garantissant une traçabilité totale des fonds et des décaissements. L’objectif étant de mettre fin à la confusion comptable et aux pratiques opaques qui fragilisent la crédibilité budgétaire du pays.
Toutes ces annonces interviennent moins d’une semaine après Fitch Rating a qualifié le budget 2026 d’« irréaliste », évoquant un déficit pouvant atteindre 27% du PIB et une dette publique proche de 90% du PIB en 2026. Libreville compte ainsi convaincre les investisseurs qu’il existe désormais une ligne clairement établie entre la dette, qui servira uniquement à financer les investissements productifs, notamment dans les infrastructures, l’énergie et la transformation industrielle, et la hausse de la masse salariale.
Le gouvernement cherche par la même occasion à prouver sa capacité à gérer les ressources publiques avec transparence et méthode. La création d’un comité national et la mise en place des comptes dédiés visent autant à rassurer les partenaires financiers qu’à imposer une nouvelle discipline budgétaire en interne. Le message du ministre Henri Claude Oyima n’est pas que pour les partenaires techniques et financiers, il est aussi pour l’ensemble de l’administration appelé par le président à passer le cap d’une totale digitalisation.
Antoine Mboussi