(BFI) – Depuis quelques semaines, Bouygues Énergies et Services, filiale du groupe diversifié français Bouygues, effectue les travaux de construction de la ligne de transport de l’énergie électrique (225 kV) à produire par le barrage hydroélectrique de Nachtigal (420 MW), a appris Investir au Cameroun en consultant le bulletin d’information de la Nachtigal Hydro-Power Company (NHPC), entreprise chargée de la mise en œuvre du projet.
Pour cette phase, il est question de construire les fondations des pylônes qui vont servir de support aux câbles. Cette phase devrait durer jusqu’à la fin du mois d’octobre 2020, selon les informations données par l’entreprise. Bouygues est sur le terrain depuis début 2019. À cette date, il était question de mener des travaux de reconnaissance sur les sites de construction de ces infrastructures.
Anciennement appelée Entreprise de Transport et de Distribution d’Électricité, avant de devenir en 1999 une filiale du groupe français Bouygues, cette société ne manque pas d’expérience. Mais son arrivée dans le projet a été peu transparente. On n’a pas connaissance qu’un appel d’offres a été émis pour les travaux qu’elle exécute. Et leur coût reste inconnu.
Techniquement la ligne de transport en cours de construction sera rétrocédée à la Société camerounaise en charge du transport de l’électricité (Sonatrel). Mais il est difficile de dire si le marché a été passé par Sonatrel ou par la NHPC dont le français EDF (Électricité de France) est le premier actionnaire avec 40% de participations.
En mars 2018, le ministère camerounais de la Planification a signé avec la filiale locale du groupe bancaire Société Générale, deux crédits acheteurs d’une valeur globale 108,6 milliards de FCFA. Leurs objectifs étaient la construction de réseaux de transport d’énergie au Cameroun et le Français Bouygue a été désigné pour les travaux. Le contenu des accords de financement n’étant pas divulgué, l’hypothèse que ces travaux devraient être réalisés en préparation à la coupe d’Afrique des Nations de 2019, revient avec force.
Selon ses résultats annuels, la part du chiffre d’affaires généré sur les activités en Afrique du groupe Bouygues est d’un peu plus de 1 milliard d’euros (655 milliards de FCFA) à la fin 2019. L’entreprise ne publie pas de comptes désagrégés. En plus, il est difficile de lire le niveau de contribution des activités africaines de sa filiale Bouygues Énergie et Services. On ne sait pas non plus si les activités de la société Foxtrot font partie de ce périmètre. Foxtrot, qui est contrôlée par les frères Bouygues, extrait du gaz naturel au large de la Côte d’Ivoire, qu’elle revend ensuite aux centales à gaz du pays.