(BFI) – Fournir des liquidités supplémentaires au système économique mondial, en complétant les réserves de change des pays et en réduisant leur dépendance à l’égard d’une dette intérieure ou extérieure plus coûteuse. Tel est l’objectif visé par le Fonds monétaire international (FMI) à travers la mise à disposition de droits de tirage spéciaux (DTS) d’un montant d’environ 650 milliards de dollars (plus de 363.000 milliards de Fcfa). Un soutien financier effectif depuis le lundi 23 août dernier, selon une annonce faite par Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI.
Annoncée en mai dernier lors du sommet de Paris sur le financement des économies africaines, cette allocation, la plus élevée de l’histoire selon Mme Georgieva, « est une véritable injection dans le bras de l’économie mondiale et, si utilisée à bon escient, une occasion unique de surmonter cette crise sans précédent ». Dans la déclaration de la DG du FMI, il est précisé que « les DTS sont distribués aux pays au prorata de leurs quotes-parts relatives au FMI. Cela signifie qu’environ 275 milliards de dollars (plus de 153 500 milliards de F) sont destinés aux pays émergents et aux pays en développement, dont 21 milliards de dollars (environ 11700 milliards de F) pour les pays à faible revenu ».
Pour ce qui est de l’Afrique, ce sont près de 33 milliards de dollars (environ 18.500 milliards de Fcfa) qui sont attendus, tel que discuté à Paris. Pour veiller au respect des principes de transparence et de responsabilisation, le FMI propose un dispositif d’évaluation des incidences macroéconomiques de la nouvelle allocation, son traitement statistique et sa gouvernance, ainsi que la manière dont elle pourrait influer sur la viabilité de la dette. En outre, « le FMI présentera régulièrement des données actualisées sur l’ensemble des avoirs, des transactions et des échanges de DTS, y compris, dans deux ans, un rapport de suivi sur l’utilisation des DTS », peut-on lire dans la déclaration de la directrice générale.
Pour mémoire, cette allocation de DTS est une composante essentielle de l’action du FMI pour aider les pays à surmonter la pandémie. Cette démarche prend la forme de nouveaux financements d’un montant de 117 milliards de dollars en faveur de 85 pays, d’un allégement du service de la dette pour 29 pays à faible revenu, ainsi que de conseils et d’un appui au développement des capacités dans plus de 175 pays afin d’assurer une reprise solide et plus durable.
Réunis en sommet extraordinaire le 18 août dernier, les chefs d’Etat de la CEMAC avaient déjà salué ce soutien, tout en plaidant pour une augmentation de l’enveloppe destinée aux pays en développement et une reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement, d’au moins 100 milliards de dollars (près de 56.000 milliards de Fcfa).
André Noir