(BFI) – Satisfait des réformes entrepris par le gouvernement à l’issue de la 4e revue des programme triennal (2021 – 2024) appuyé par la facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC), le Fonds monétaire international (Fmi) a annoncé le 19 mai dernier, avoir trouvé un accord avec le gouvernement camerounais pour un décaissement de 55,2 millions de DTS, soit environ 44,9 milliards de Fcfa.
Selon nos calculs, cette nouvelle enveloppe portera à 624,9 millions de dollars, soit environ 380,4 milliards de FCFA, le volume des décaissements déjà effectués en faveur du gouvernement camerounais depuis la conclusion du programme en juillet 2021. La mission du Fonds dirigée par Cemile Sancak, qui a séjourné à Yaoundé du 4 au 17 mai 2023, s’est dite globalement satisfaite des progrès réalisés par le pays et de la résilience dont il fait montre « malgré des conditions financières mondiales difficiles et une volatilité accrue des prix du pétrole ».
« Le déficit budgétaire global s’est réduit à 1,1% du PIB en 2022, contre 3% en 2021, tandis que le déficit primaire non pétrolier est passé à 4% du PIB en 2022, contre 3,9% en 2021. La performance des recettes non pétrolières s’est considérablement améliorée en 2022, due aux recettes fiscales et non fiscales » a déclaré Cemile Sancak.
Toutefois, le pays peine à respecter certains critères quantitatifs de performance comme les plafonds arrêtés sur l’accumulation nette d’arriérés de paiements extérieurs qui ont affiché des « dépassements temporaires et mineurs ». Selon l’institution, le Cameroun prépare un collectif budgétaire qui permettra d’ajuster des décisions ayant un impact sur le budget de l’État et ainsi respecter ses engagements dans le cadre du programme. Il s’agit par exemple d’intégrer l’augmentation des prix des carburants à la pompe en vigueur depuis le 1er février 2023, afin de réduire l’enveloppe de la subvention destinée à la consommation des produits pétroliers. Ce qui, selon le FMI, permettra de réduire « davantage » le déficit budgétaire global à 1% du PIB et le déficit budgétaire primaire non pétrolier à 2,4% du PIB en 2023.
« Les perspectives à moyen terme restent favorables à condition que les réformes se poursuivent et que l’environnement extérieur soit favorable. La croissance économique devrait augmenter légèrement à 4%, tandis que l’inflation devrait se modérer, passant de 7,3% en glissement annuel à fin 2022 à 5,9% à fin 2023 », projette le Fonds.
« En termes de solutions envisagées, il est prévu dans le cadre du programme, de transférer plus de ressources vers les couches sociales les plus vulnérables qui seraient les plus frappés par l’inflation traduite par la flambée des couts des produits » a déclaré Cemile Sancak.
Par ailleurs, la cheffe de mission a déclaré que le gouvernement préparait une loi de Finances rectificative pour le compte de l’exercice 2023. Le texte devrait permettre d’ajuster certines dispositions budgétaires et d’arrimer le pays aux critères de performances sur lequel il est actuellement défaillant. Il s’agit notamment du non-respect de l’objectif de non-accumulation des arriérés de paiement extérieur et de l’objectif de déficit primaire non pétrolier prévu par le programme.
André Noir