(BFI) – Ceux qui quittent Yaoundé, la capitale du Cameroun, pour se rendre à Ntam, dernière ville dans la région de l’Est-Cameroun frontalière avec le Congo, peuvent désormais le faire en 7h de temps par route sur le corridor Yaoundé-Brazzaville revèle Investir au Cameroun.
En effet, c’est un record possible depuis le 22 décembre, date à laquelle, le ministre des Travaux publics, Emmanuel Nganou Djoumessi, a inauguré les chaînons manquants, côté Cameroun, de la route Sangmelima-Ouesso, ouvrant au Congo. Il s’agit des sections camerounaises constituées de : Sangmelima-Bikoula (85 km), Bikoula-Djoum (38 km) ; Djoum-Mintom (98 km) ; Mintom-Lélé (67,50 km) et Lélé-Ntam-Mbalam (53 km), soit 321,5 km de routes aménagés.
« À l’époque, pour partir de Yaoundé pour Ntam, on pouvait faire 4 jours en chemin. À partir de Djoum, après Sangmelima c’était terrible. La route était tellement mauvaise. En saison des pluies, c’était grave. Les voitures s’embourbaient. Il fallait pousser la voiture pour avancer. C’est comme ça donc qu’on passait une journée sur un tronçon. Parfois on trouvait qu’un camion transportant des grumes s’était renversé. Il fallait un ou deux jours pour dégager la route. Aujourd’hui, en quelques heures on part de Yaoundé pour Ntam à la frontière avec le Congo. C’est comme un rêve », raconte Louis Roger Ndengue, un transporteur et riverain.
Lors de la cérémonie d’inauguration, Joseph Nguessan, le représentant de la Banque africaine de développement pour l’Afrique centrale, l’un bailleur de fonds du projet routier, lui aussi a raconté une anecdote : « J’ai travaillé comme expert sur ce projet. J’avais fait l’itinéraire à l’époque pour toucher du doigt la réalité du terrain. Cette route que vous voyez aujourd’hui c’était une piste ! Aujourd’hui, c’est une fierté que de voir deux capitales de la Cemac réunies par voie routière. C’est l’ambition de la BAD de voir ce genre d’initiatives se multiplier en Afrique centrale ».
Accompagné de ses collègues des Transports, Jean Ernest Massena Ngallé Bibehe, celui de la Fonction publique, Joseph LE, et du préfet de la Sangha au Congo, Gilbert Mouanda-Mouanda, le ministre des Tavaux publics, le maître d’ouvrage, lui, a salué la qualité de l’ouvrage qui est aux normes, avec des stations de pesages et des aires de repos pour les transporteurs. Le membre du gouvernement a invité les populations à en faire bon usage ; de se lancer dans l’agriculture, car la route permet désormais d’évacuer les produits agricoles afin de les écouler au Congo voisin.
« Par ailleurs, le désenclavement de cette zone favorise le développement économique avec non seulement, l’écoulement des produits agricoles, mais également, facilite les déplacements entre les villes de Djoum et de Mintom ainsi que la circulation des gros porteurs venant du Congo-Brazzaville venus écouler leurs marchandises au port de Douala », a expliqué le Mintp.
Les chiffres actualisés du coût des chaînons camerounais du corridor Sangmélima-Ouesso indiquent que cet ouvrage a coûté 205,1 milliards de FCFA. Les financements ont été mobilisés par divers bailleurs de fonds tels que la Badea, la BID, la BAD, le Fonds saoudien de développement, le Fonds koweïtien et les deux États concernés par le projet.
Omer Kamga