(BFI) – La direction générale des Impôts sous peu va recenser des contribuables du secteur informel, a annoncé, le 4 avril dernier, Ludovic Ngatsé, ministre délégué en charge du Budget, lors de sa rencontre avec les cadres et directeurs centraux de la direction départementale des Impôts et du Domaine à Pointe-Noire.
Après avoir compris les principales caractéristiques productives du secteur informel et son poids dans l’économie nationale, les autorités congolaises se sont mises au travail pour définir la stratégie fiscale à adopter vis-à-vis de ce secteur. Aujourd’hui, il s’avère que l’ampleur du manque à gagner par l’Etat quant à l’inexploitation du secteur informel est énorme, dans l’ensemble des recettes fiscales du pays.
Pendant les retrouvailles avec les cadres et directeurs centraux de la direction départementale des Impôts et du Domaine de Pointe-Noire, le ministre délégué a rappelé l’importance de l’opération de recensement des contribuables du secteur informel pour améliorer les recettes fiscales. « Nous allons passer partout sur le territoire voir les commerçants, les recenser et rapprocher le résultat de ce travail avec le ficher que nous avons dans nos administrations. Nous pensons qu’on trouvera beaucoup de contribuables qui n’émargent pas dans nos fichiers et cela sera aussi une source pour améliorer les recettes fiscales de l’année 2022 », a dit Ludovic Ngatsé.
D’ici peu, la direction générale des Impôts aura un fichier exhaustif des contribuables du secteur informel. Ce recensement va permettre non seulement à cette institution de mieux gérer la population fiscale, mais également d’élargir l’assiette de l’impôt. « Nous avions réalisé en 2021, 444 milliards de recette pour les impôts, dans le budget de 2022 on fixe 570 milliards. Il y a quand-même 130 milliards de plus, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup d’effort à fournir, parce qu’on ne va pas créer ces 130 milliards en partant du néant », a poursuivi le ministre délégué.
Selon une étude sur la cartographie du secteur informel de la République du Congo publiée le 5 avril 2019, à Brazzaville, par le ministère de tutelle et l’Institut national de la statistique, le secteur informel embauche plus que la Fonction publique, avec environ 73 000 individus actifs qui exercent dans 40 200 unités économiques.
D’après cette étude, en 2017, l’économie informelle a généré plus de trois mille milliards F CFA. Il a été enregistré une augmentation de création d’unités économiques avec une moyenne de 2,29% depuis 2010, contre une baisse de création d’entreprises formelles de 2 770 sociétés en 2015 à 1 773 en 2018. Pourtant, les revenus générés sont soumis à aucun contrôle fiscal et les emplois créés ne sont souvent pas déclarés à la Caisse nationale de la sécurité sociale. D’où l’importance de cette opération qui vise à recenser toutes ces activités productrices qui échappent souvent à la régulation de l’État.