(BFI) – Dans le cadre de la loi de finances 2023, le gouvernement camerounais veut instaurer une taxe de 30% sur les boissons importées.
En effet, dans le draft du projet de la loi de finances, consulté par Investir au Cameroun, il est prévu d’appliquer des droits d’accises de 30% à l’importation des bières de malt, vins de raisins, vermouths, boissons fermentées et autres mélanges de boissons fermentées ou non, eaux minérales, boissons gazeuses et bière sans alcool.
Si ces droits d’accises sont maintenus dans la loi de finances, le prix de ces boissons importées devrait augmenter ce qui va réduire leur compétitivité face aux produits locaux et notamment aux bières alcoolisées sur qui s’applique un droit d’accise d’un taux de 5,5% depuis 2020. Une décision qui avait conduit les sociétés brassicoles locales à solliciter et obtenir du gouvernement une augmentation de prix de 50 FCFA par bouteille.
Le texte ne le dit pas, mais cette décision est conforme à la politique d’import substitution qui vise à réduire les importations du pays et à booster ses exportations. Elle va certainement rencontrer l’adhésion des acteurs locaux du secteur. Elle intervient d’ailleurs dans un contexte où les producteurs locaux demandent une hausse des prix. Dans une lettre adressée le 11 mai 2022 au ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, le président national du Syndicat national des débits de boissons et bars du Cameroun (Syndebarcam), Hervé Nana, a annoncé une hausse des prix (variant entre 100 et 500 FCFA selon le type de boisson) à compter du 1er juin 2022. Mais cette demande, bien que soutenue par le Groupement inter-patronal du Cameroun (Gicam), a reçu une fin de non-recevoir du Mincommerce. Depuis lors, c’est le statuquo.