(BFI) – La suppression des exonérations sur les importations de biens pouvant être produits localement pourrait finalement être effective au Cameroun en 2023. Évoquée depuis 2019 par le gouvernement, la mesure vient d’être adoubée par le président de la République.
Dans la circulaire relative à la préparation de la loi de finances 2023, Paul Biya prescrit, en matière de fiscalité de porte, « la suppression des exonérations sur les importations portant sur les produits fabriqués localement ou disposant de substituts locaux, ainsi que celles nuisant au développement de certaines filières, afin d’encourager leur production locale et leur compétitivité ».
« L’accompagnement de la politique d’import-substitution voulue par le gouvernement impose que les exonérations sur certains produits (…) tels que le riz, le poisson et le blé, soient aujourd’hui réduites ou progressivement supprimées », avait déclaré le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, le 5 juillet au parlement, lors du Débat d’orientation budgétaire (DOB), préparatoire au projet de la loi de finances 2023.
Selon le rapport du ministère des Finances (Minfi) sur les dépenses fiscales, annexé à la loi de finances 2022, les importations de poisson congelé, blé et riz ont coûté 160 milliards de FCFA en 2020, contre 232 milliards de FCFA en 2019.
Pour le Fonds monétaire international (FMI), la suppression de certaines exonérations pourrait certes accroître les recettes et réduire les risques de corruption au Cameroun. Mais l’institution note que la plupart des exonérations fiscales s’appliquent à des denrées alimentaires de base (poisson, riz, blé et lait). « Compte tenu de la situation sécuritaire et sociopolitique, il est délicat de les réduire », estime l’institution de Bretton Woods.