(BFI) – Les automobilistes camerounais devront bientôt faire face à une hausse substantielle du prix du carburant, avec une augmentation annoncée de 20% dès le mois de Février. Cette décision prévoit un litre de Super à la pompe atteignant 860 Fcfa.
Cette augmentation, d’après les premières analyses, est attribuée à la flambée des prix du pétrole sur le marché international. L’impact de cette hausse du prix du carburant pourrait avoir des répercussions notables sur l’économie nationale. Une hausse des coûts de transport pour les biens et les personnes est à prévoir, ce qui pourrait entraîner une augmentation du coût de la vie pour de nombreux ménages. Les secteurs de l’agriculture, du transport et de la distribution pourraient également être touchés par cette augmentation des prix des carburants.
Dans son message de fin d’année à la Nation le 31 décembre 2023, le président Paul Biya signalait déjà que le gouvernement ne pourrait plus continuer à subventionner les prix du carburant. (Lire l’extrait ci-dessous).
Face à cette annonce, les réactions de la population et des acteurs économiques ne se sont pas fait attendre. De nombreuses voix se sont élevées pour exprimer leur inquiétude quant à l’impact financier que cela engendrera sur le quotidien des Camerounais, déjà soumis à d’autres pressions économiques.
Certains analystes soulignent également le besoin d’une politique énergétique plus diversifiée et d’une transition vers des sources d’énergie alternatives pour atténuer la dépendance excessive aux combustibles fossiles et réduire la vulnérabilité face à de telles fluctuations sur les marchés mondiaux.
Alors que les discussions et les débats se poursuivent quant aux conséquences de cette augmentation, le public attend des clarifications et des mesures d’atténuation de la part des autorités pour alléger les impacts potentiels sur l’économie locale et les ménages.
L’extrait du discours de Paul Biya annonçant la réduction des subventions sur le carburant :
« Au cours des dernières semaines vous avez été confrontés à une pénurie de produits pétroliers qui vous a causé de nombreux désagréments. Pour faire face à cette situation, j’ai prescrit au Gouvernement des mesures urgentes permettant d’assurer l’approvisionnement continu du marché.
Les difficultés du secteur sont toutefois plus larges et plus complexes.
Vous devez savoir que dans le but de maintenir les prix à la pompe à leur niveau actuel, qui est largement inférieur à celui pratiqué dans les pays voisins, l’Etat doit, au prix d’importants efforts financiers, fortement subventionner les importations de produits pétroliers.
Le poids de ces subventions pèse lourdement sur notre budget et rétrécit considérablement les ressources, dont nous avons le plus grand besoin, pour apporter des réponses aux autres problèmes auxquels nos populations sont confrontées.
L’année dernière, le Gouvernement a été amené à procéder à un léger relèvement des prix des carburants à la pompe.
Grâce à cette mesure, la subvention des produits pétroliers, qui était de plus de 1000 milliards de Francs CFA en 2022, a été réduite à environ 640 milliards de Francs CFA en 2023.
Cependant, cette subvention continue de peser significativement sur le Trésor Public.
Nous n’aurons très certainement pas d’autre choix, que de la réduire de nouveau. Nous veillerons néanmoins à ce que les ajustements nécessaires n’impactent pas substantiellement le pouvoir d’achat des ménages ».