(BFI) – Pour la première fois dans l’histoire, le climat s’est hissé au rang des cinq premières inquiétudes du rapport annuel du Forum économique mondial (WEF). L’échec à mettre en place une action climatique adéquate est désormais perçu par les leaders de l’économie mondiale comme un grand risque.
La 50e édition du forum sera par conséquent consacrée à la « prévention de l’érosion de la solidarité internationale » et s’appliquera à mettre en place la cohésion politique nécessaire pour répondre au changement climatique.
« L’horizon se rapproche pour la prévention, voire même la réduction de certaines conséquences des risques climatiques. Il est inquiétant de constater que face à cette évolution, alors que les défis qui se présentent à nous exigent une action collective immédiate, les fractures au sein de la communauté mondiale semblent ne faire que s’aggraver », a affirmé Borge Brende, le président du WEF.
L’une de ces fractures est la position des Etats-Unis qui non contents de s’être retirés de l’Accord de Paris sur le climat, prévoient de créer des emplois supplémentaires dans le secteur du charbon.
Cependant, notons que le milieu des affaires semble le plus conscient de l’enjeu climatique. Récemment, BlackRock, le plus grand gestionnaire de fonds au monde avec un portefeuille d’actifs évalué à 7000 milliards $, a révélé de prochains changements dans la politique d’investissement relative aux défis climatiques.
« Le changement climatique est devenu un facteur déterminant dans les perspectives à long terme des entreprises. Les preuves du phénomène obligent les investisseurs à réévaluer les hypothèses de base de la finance moderne », a affirmé Larry Fink, le président et directeur général de BlackRock.
Les désordres climatiques sont perçus comme les principaux risques à moyen terme par 750 dirigeants mondiaux interrogés pour le rapport annuel Global Risks publié par le Forum économique mondial (WEF, en anglais) la semaine dernière en prélude de Davos. Pour cette cinquantième édition du Forum, son fondateur, Klaus Schwab, infatigable militant d’un capitalisme plus inclusif et humaniste demande aux entreprises membres du WEF – autant dire les principales de la planète – de s’engager à ne plus avoir d’émissions nettes de carbone en 2050.
L’agenda foisonnant des quatre jours de conférences doit être tourné vers l’action et les résultats, plaide le Pr Schwab. Au cours de la semaine, ses équipes, entourées de grands patrons engagés présenteront, pêle-mêle, 150 «projets phares» pour améliorer l’environnement ou la gouvernance, une initiative pour planter 1000 milliards d’arbres ou encore un projet d’unification des normes de RSE (responsabilité sociale et environnementale) à l’échelle mondiale. Mais comme à chaque édition, les crises géopolitiques du moment et les vedettes bien établies risquent d’occulter cet «agenda des solutions».
André Noir