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L’autosuffisance alimentaire en nette régression au Cameroun

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(BFI) – Au Cameroun, l’autosuffisance alimentaire est encore lointaine. Les choix économiques et l’abandon des activités agricoles par les jeunes générations en seraient les principales causes. Une menace pour ce pays naguère considéré comme grenier de l’Afrique centrale.

Le Cameroun avait atteint son autosuffisance alimentaire dès les années 1975, avec le point culminant en 1980, année durant laquelle le pays parvenait à satisfaire 96% des besoins alimentaire de sa population. Malheureusement, cette autosuffisance alimentaire est en nette régression depuis les années 2000 à cause de plusieurs facteurs.

Des économistes comme Dieudonné Essomba soutiennent que le régime en place n’a pas su conduire les programmes qui faisaient jadis la force du Cameroun sur le plan agricole, du fait de la crise économique qui a fragilisé le pays dès les années 1990. Il faut rappeler que cette crise économique avait contraint, en 1997, le pays à appliquer, pour la seconde fois un Programme d’Ajustement Structurel (PAS), qui a anéanti tous les efforts du gouvernement provoquant la fermeture de plusieurs entreprises publiques, parapubliques et privées.

https://www.youtube.com/embed/3YjvYyY1kSM?feature=oembed L’autre facteur aussi soutenu par plusieurs analystes, c’est l’abandon des activités agricoles par les jeunes. Résultat: la main d’œuvre agricole est de plus en plus vieillissante. «Les jeunes d’aujourd’hui sont paresseux. Ils versent rapidement dans la facilité en s’éloignant complètement des activités qui peuvent construire leur avenir», déclare un septuagénaire. Ce dernier fonde son argumentaire sur le fait que les jeunes hommes actuels préfèrent la conduite des mototaxis plutôt que de consacrer leur temps aux plantations, d’où l’exode rural, un phénomène en nette progression au Cameroun depuis l’avènement des engins à deux roues dans le pays.

Importation de produits alimentaires

Quelques jeunes rencontrés dans les rues de la capitale Yaoundé soutiennent ces accusations mais rejettent à leur tour la responsabilité sur le gouvernement qui finance difficilement les projets agricoles. Pendant ce temps, les denrées alimentaires et notamment les cultures vivrières fraiches deviennent de plus en plus chers dans les marchés au point où un tas de manioc ou de macabo qui nourrissait jadis plus de cinq personnes en trois jours ne puisse plus satisfaire deux personnes en un jour.

L’autosuffisance alimentaire du Cameroun n’est pas encore une réalité, en atteste le taux élevé de l’importation des produits alimentaires comme le riz et l’huile de palme. Concernant la filière riz par exemple, la production locale était estimée en 2020 à environ 140.710 tonnes, soit environ 13% de la demande locale pour une demande nationale estimée à près de 577.000 tonnes la même année.

Parmi les entorses au développement des différentes filières évoquées, l’on note l’insuffisance des financements, la faible structuration des mécanismes de développement, le déficit de coopération entre les acteurs du secteur agricole, la faible capacité de transformation, le difficile accès à l’énergie et bien d’autres.

Rédaction
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