(BFI) – Bolloré abandonne l’un de ses secteurs historiques avec la vente de ses activités logistiques en Afrique. Le groupe français laisse ainsi la place à l’italo-suisse MSC contre un chèque de près de 6 milliards d’euros. Après avoir fait pendant plus de 30 ans les belles heures du groupe dirigé jusqu’en 2019 par Vincent Bolloré, le continent africain ressemblait de moins en moins à une terre d’accueil, entre forts besoins d’investissement, concurrence exacerbée et affaires de corruption.
C’est une page de 36 ans qui se tourne pour le groupe Bolloré. Celui-ci vient de confirmer son retrait des infrastructures de transports en Afrique avec la vente de sa filiale Bolloré Africa Logistics. En négociations exclusives depuis fin 2021 avec le Groupe MSC (Mediterranean Shipping Company, leader mondial du transport de conteneurs en volumes) pour la cession de l’intégralité du capital, le groupe désormais dirigé par Cyrille Bolloré a annoncé la signature d’un accord le 31 mars à quelques heures de la date butoir. Le montant de la transaction est évalué à 5,7 milliards d’euros.
Avec cette vente, Bolloré lâche ainsi un impressionnant réseau de logistique intégrée et de transports, dont il affirme que c’est le premier d’Afrique avec une présence dans 42 ports africains, l’exploitation de 23 terminaux et de trois concessions ferroviaires, ainsi que de 2 chantiers navals et des infrastructures routières. Bolloré Africa Logistics possède ainsi, pas moins de 250 filiales à travers le continent et emploie plus de 20.000 personnes.
Après un recul en 2020, l’activité de Bolloré Africa Logistics est repartie à la hausse en 2021 pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros. C’est 93% du niveau d’avant-crise. Le groupe ne communique pas sur la rentabilité de sa future ex-filiale, mais sur l’ensemble de ses activités logistiques qui affichent une marge opérationnelle de quasiment 10%, équivalente à celle de 2019. Selon l’AFP, les activités logistiques du groupe en Afrique seraient plus rentables que les autres à l’international (Bolloré Logistics) malgré un volume moindre.
Félix Victor Dévalloix