(BFI) – La Société nationale des mines (Sonamines), bras séculier de l’État du Cameroun dans le secteur de la mine solide, a d’ores et déjà introduit auprès du ministère des Mines quatre demandes de permis d’exploitation de carrières et deux demandes de permis de recherche, douze mois après sa création, apprend-on officiellement.
« Nous savons, par exemple, qu’au niveau des cimenteries, il y’a une forte demande en matière première nécessaire à la fabrication du ciment. Alors, nous envisageons d’exploiter, par exemple, les carrières de pouzzolane pour satisfaire cette demande. Il y’a d’autres projets dans plusieurs secteurs qui seront maturés l’année prochaine (2022), avec la possibilité d’entrée en exploitation en 2023 », précise le directeur général de la Sonamines, Serge Hervé Boyogueno.
À en croire le principal dirigeant de cette société d’État, l’entrée imminente de la Sonamines dans l’exploration et l’exploitation des ressources minérales permettra rapidement à cette entreprise de disposer de moyens financiers pour fonctionner de façon optimale. « Comme vous le savez certainement, la Sonamines a un capital social de 10 milliards de FCFA. Cette seule ressource est insuffisante pour impulser le développement de l’entreprise et lui permettre de répondre efficacement aux attentes placées en elle. C’est dans cette optique que nous avons entrepris la maturation des projets en gestation, dont la mise en œuvre permettrait, à moyen terme, de garantir son autonomie financière », confie le DG de la dernière-née des sociétés d’État au Cameroun.
Mais, en attendant de devenir un exploitant minier aux côtés d’autres opérateurs déjà présents sur le terrain, apprend-on, au cours de sa première année d’existence, la Sonamines a également élaboré une stratégie de canalisation et de commercialisation de l’or et du diamant, activité autrefois dévolue au Capam (Cadre d’appui à l’artisanat minier), dont la nouvelle entité a repris les actifs conformément à la loi. Selon le DG, cette stratégie, dont le processus de validation est en cours, permettra à l’entreprise de doper ses performances dans la collecte des deux ressources minières sus-mentionnées.
Augmentation du volume d’or collecté
Les espoirs placés dans cette stratégie sont d’autant plus grands qu’au cours des cinq derniers mois, la Sonamines a pratiquement doublé les quantités d’or collectées dans les champs miniers du pays. Dans le détail, révèle l’entreprise, entre le 17 juillet et le 30 novembre 2021, 43,46 kg d’or ont été collectés auprès des artisans miniers, soit une augmentation de 93% en glissement annuel, et de 138,9% par rapport à la même période en 2019.
« En vue d’optimiser cette activité, la Sonamines envisage d’encourager la création par les artisans des coopératives et soutenir celles qui existent déjà, dans l’optique d’un accompagnement maximal en termes de renforcement des capacités et d’appuis divers pour augmenter la production qui sera rachetée par la suite », annonce le DG de la Sonamines, qui révèle par ailleurs qu’en 2021, cette société d’État a participé à la négociation de trois conventions minières. Ce qui a permis, fait-on remarquer à la Sonamines, d’y introduire pour la première fois le partage de production, qui n’existait jusqu’ici que dans les conventions en rapport avec l’exploitation de la mine liquide revèle Investir au Cameroun.