(BFI) – Le 01er janvier 2021, le continent Africain est devenu la plus grande zone de libre-échange du monde, beaucoup plus grande que l’Union européenne, ou les États-Unis, etc par son initiative avec l’Union africaine. C’est historique car les gouvernements africains ont travaillé dur pour unifier l’Afrique en tant que marché unique et grand de 1,3 milliard de consommateurs en 2020, 2 milliards en 2050.
Alors qu’un bloc économique est ébranlé, un autre démarre. Le premier du mois, les échanges ont débuté au sein de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Après des années de préparation et un report de la pandémie par rapport à sa date de début initiale à la mi-2019, le monde accueille, dorénavant, la plus grande zone de libre-échange depuis le développement de l’Organisation mondiale du commerce, en nombre de pays participants.
Dans son discours de la Saint-Sylvestre, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a évoqué son enthousiasme pour le nouveau partenariat : « Nous sommes à quelques heures de la naissance de la zone de libre-échange continentale africaine, qui changera fondamentalement la fortune économique de notre continent ». C’est le début d’une nouvelle ère de commerce entre les pays africains… quand [le continent] réalisera son grand potentiel de ses abondantes ressources naturelles et humaines.
L’accord commercial, qui couvrira un marché de 1,2 milliard de personnes et un PIB combiné de 3 billions de dollars, a été signé par 54 des 55 États membres de l’Union africaine ; L’Érythrée n’a pas encore adhéré. Trente-quatre de ces pays l’ont ratifié début décembre.
En bref, la ZLECAf créera un marché unique pour les biens et services, dans l’espoir de stimuler le commerce entre ses nations. L’Afrique a toujours eu un commerce intérieur faible. En 2017, les exportations intra-africaines représentaient 16,6% des exportations totales, contre 68% en Europe et 59% en Asie.
L’accord travaillera à une union douanière continentale ; éliminer les droits de douane sur 90% des marchandises intra-africaines ; aide à la circulation des capitaux et des personnes entre les pays ; faciliter les investissements externes ; et réduire les barrières non tarifaires, comme le temps qu’il faut aux marchandises pour passer la douane.
La ZLECAf a le potentiel d’augmenter le commerce intra-africain de plus de 50%, selon la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique, tandis que la Banque mondiale suggère que l’accord pourrait signifier 76 milliards de dollars de revenus supplémentaires pour le reste du monde.
Malgré les avantages évidents et les réalisations historiques, les experts affirment que l’accord sera confronté à un certain nombre d’obstacles dans la pratique, comme un manque d’infrastructures modernes et efficaces, des informations peu claires sur les processus et les obstacles pour les entreprises dirigées par des femmes, et la destruction économique provoquée par Covid-19 qui pourrait inverser des années de progrès dans la région. Certains craignent également que les gains économiques importants réalisés dans les diverses économies ne soient inégalement répartis.
Quoi qu’il en soit, il y a de grands espoirs pour l’accord
« Nous voulons éloigner l’Afrique de ce modèle économique colonial qui consiste à être perpétuellement un exportateur de matières premières destinées à être transformées ailleurs », a déclaré au Financial Times Wamkele Mene, le secrétariat du bloc commercial. « Nous voulons arrêter d’approcher les tarifs comme un outil de revenus. Nous voulons que les tarifs soient un outil de développement industriel. »
André Noir