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« La part du secteur secondaire dans le PIB n’a cessé de décroître » Célestin Tawamba

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(BFI) – Au moment où le microcosme économique camerounais est sévèrement frappé par le corona virus, les chefs d’entreprises locaux sont sceptiques sur les capacités du Cameroun à atteindre ses objectifs d’émergence en 2035. Pour inverser la tendance, les investissements publics doivent passer de 4800 milliards de Fcfa actuels à 7000 milliards de FCFA.

Pour le secteur privé dont Célestin Tawamba (Photo) est le porte-voix, l’économie du Cameroun est en plein décrochage. « Nous nous sommes éloignés des principaux critères du Dsce. Il n’y a pas d’émergence sans l’investissement privé », a réagi le Président du Groupement inter patronal du Cameroun. Les crises sécuritaires, la crise des devises, la dette intérieure élevée, la fiscalité handicapante et l’environnement dissuasif des affaires, plombent d’après lui, l’économie du Cameroun.

Célestin Tawamba s’inquiète de l’avenir du Plan de développement à long terme du Cameroun baptisé « Cameroun Vision 2035 ». Ce plan prévoyait dans l’intervalle 2010/2019, la modernisation de l’économie du Cameroun avec une croissance moyenne du PIB de 5.5%. Entre 2020 et 2027, le Cameroun, pays à faible revenu, envisageait intégrer le cercle des pays à revenu intermédiaire. De 2028 à 2035, il devenait « pays émergent », avec un secteur secondaire représentant 40% du PIB. 

De même, le taux de croissance du Cameroun entre 2010 et 2019 avait été estimé par le Fonds monétaire international (FMI) à 4,2% environ, soit en deçà des 5,5% prévus par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi(Dsce). « La part du secteur secondaire dans le PIB n’a cessé de décroître », relève encore le président du Gicam. Parti de 36,5% en 2000, il a dégringolé à 24,3% en 2017, soit 11 points de recul. Par ailleurs, la Banque mondiale, dans un mémorandum publié en février 2016, estime que pour que la vision 2035 du Cameroun se concrétise, il faut que sur 20 ans, le pays doit afficher 8% de taux de croissance annuel, un taux d’investissement annuel de 20%, et 2 points de gain de productivité annuel. 

Concernant le taux Le d’investissement, il est projeté dans le Dsce à 25% en 2020, puis 30% en 2025. Pourtant, ce taux stagne autour 22%, « avec une part du secteur privé qui ne cesse de décroître en raison d’une attractivité faiblissante de notre pays », précise Célestin Tawamba. Pour retrouver le sentier de la Vision Dsce 2035 il va falloir gagner 7 points de Pib à l’horizon 2025, soit une moyenne d’investissements de 600 milliards de Fcfa d’investissements supplémentaires chaque année par rapport à l’année précédente. Il s’agira de passer de 4800 milliards de FCFA actuels à une moyenne de 7000 milliards de FCFA sur les 7 prochaines années. Une tâche titanesque », reconnaît le Président du Gicam. 

Pour sortir de l’ornière, en matière de commerce par exemple,  Christophe Eken, le Président de la Chambre de commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) propose « l’amélioration des infrastructures d’appui au commerce, la célérité administrative, la promotion des produits made in Cameroon, la mise en oeuvre des Accords de l’Omc sur la facilitation des échanges etc. » Célestin Tawamba pour sa part croit à un changement de paradigme pour rattraper le retard enregistré. Une gouvernance responsable et transparente, une pression fiscale minimale, la levée des tracasseries administratives ou un climat sécuritaire apaisé.

Rédaction
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