(BFI) – L’endettement public du Cameroun continue de progresser à un rythme modéré. L’encours global s’établit à 14 591 milliards de Fcfa soit 43,9% du produit intérieur brut (PIB) selon les données de la caisse autonome d’amortissement (CAA) contenus dans la conjoncture mensuelle de la dette publique. Une hausse de 0,8% sur un mois et de 2,6% sur un an mais toujours loin du seuil critique de 70% fixé par la communauté économique et monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac).
Cette stabilité relative dans un contexte mondial marqué par la résurgence des vulnérabilités budgétaires place le Cameroun parmi les économies africaines ayant mieux résisté à la dérive de la dette post-Covid. La CAA souligne que « la structure de la dette met en évidence une concentration significative au niveau de l’administration centrale, qui en détient 93,3% contre 6,5% pour les entreprises et établissements publics et 0,2% pour les collectivités territoriales décentralisées ».
La dette directe de l’administration centrale, cœur de l’endettement public, atteint 13 613 milliards de Fcfa à fin septembre 2025, soit 41% du PIB. Elle affiche une légère contraction mensuelle de 0,9%, une stabilité sur le trimestre, et une progression annuelle de 3,3%. Cette dette reste largement dominée par les financements extérieurs, qui représente 62,9% de l’encours total, contractés essentiellement auprès des bailleurs multilatéraux (FMI, BM, BAD) et bilatéraux (Chine, France, Allemagne).
Les emprunts multilatéraux s’élèvent à 4 356 milliards de Fcfa, dont 1 364 milliards de Fcfa d’appuis budgétaires, tandis que la dette bilatérale s’établit à 3 652 milliards de Fcfa. En revanche, la composante commerciale, souvent plus coûteuse, reste marginale avec 561 milliards de Fcfa en baisse régulière depuis début 2025.
La dette intérieure, pour sa part, représente 37,1% du total. Elle s’établit à 4 646 milliards de Fcfa, en recul de près de 5% sur trois mois, après des opérations de remboursement ciblées du trésor Public. Les émissions de titres publics notamment les obligations de Trésor continue d’être le principal levier de financement intérieur adossés aux placements des banques locales et régionales.
Le rapport de la CAA fait également ressortir un repli de la dette des entreprises et établissements publics évaluées à 952 milliards de Fcfa soit 2,9% du PIB. Celle-ci recule de 0,6% en variation mensuelle et de 6,6% au rythme annuel. Cette contraction traduit, selon la CAA « une meilleure discipline budgétaire et une rationalisation des emprunts garantis par l’Etat ».
Les CTD de leur côté, conservent un endettement quasi symbolique à 26 milliards de Fcfa, donc près de 40% sous forme de dette bancaire directe. Ce niveau, jugé marginal, n’en demeure pas moins suivi de près par les autorités, qui renforcent la traçabilité de ces engagements. « Des efforts continus sont déployés pour améliorer la comptabilisation et la soutenabilité de la dette locale » précise la CAA, citant la collaboration entre le ministère des Finances, celui de la décentralisation et le comité national des finances locales.
Le Cameroun demeure dans une position confortable. Avec un ratio de dette publique à 43,9% du PIB, le pays reste bien en dessous du plafond de 70% établi par les critères de convergence de la Cemac. Ce niveau confère au pays une marge de manœuvre relative pour mobiliser de nouveaux financements, notamment dans le cadre des programme d’investissement public et des appuis budgétaires des institutions financières internationales.




