(BFI) – La fortune des ultras riches a atteint un nouveau record, soutenue par des opportunités liées à la Covid-19, une pandémie qui a déjà fait plus d’un million de mort. Mais après l’indignation qu’elle provoque, cette information compte également quelques enseignements qu’il importe de sonder.
Alors que le monde pleure la mort de plus d’un million de personnes en raison de la Covid-19, et que des millions de petites entreprises se retrouvent ruinées, ainsi que des centaines de millions de personnes en chômage, la fortune des quelques 2189 milliardaires que compte le monde a progressé entre avril et juillet 2020 pour atteindre le montant record de 10 200 milliards $.
L’information a été donnée dans le 7ème rapport sur la richesse mondiale, publié par le groupe financier suisse UBS et la firme d’audit PwC, ce mercredi 7 octobre 2020. Le document est riche d’enseignements et présente surtout la manière dont le monde est en train de se transformer. Le secteur industriel est resté le premier moteur de la hausse de fortune des milliardaires avec une progression de 44,4%. Mais avec seulement 376,9 milliards, les ultra-riche de ce domaine n’occupe que le troisième rang.
Sans grande surprise, les secteurs de la technologie et de la médecine ont été deux importants moteurs de la croissance pour la fortune des milliardaires. Dans le secteur des TIC, elle a progressé de 41,1% entre avril et juillet 2020, pour atteindre 556,7 milliards $. Dans le secteur de la médecine, elle a bondi de 36,3% atteignant 548 milliards $.
Cette configuration s’explique par le fait qu’une part importante de la fortune des milliardaires dans le monde est calculée en intégrant la valeur des actions de sociétés cotées en bourse en leurs possession. Aux Etats-Unis ou encore en Chine où on a assisté au boom des performances boursières, les valeurs technologiques et celles du secteur médical sont celles qui ont le plus attiré les placements des investisseurs.
Le deuxième enseignement de ce rapport c’est que le bon vieux classement entre pays socialistes et pays capitalistes est aujourd’hui largement dépassé. C’est en Chine, dernière grande puissance socialiste, qu’on a assisté à la plus forte augmentation de richesses pour les milliardaires. Entre 2009 et 2010, leurs fortunes y a progressé de 1146%. Ce pays est talonné par la France, un pays qui a adopté l’économie libérale, mais qui défend l’exclusivité de son modèle social. La fortune des ultra-riches y a progressé de 439% sur la décennie analysée.
L’Afrique n’est souvent pas représentée et le cas échéant très faiblement, dans de tels rapports. Certains observateurs sont d’avis que c’est parce que la richesse du continent noir, notamment la partie subsaharienne, n’est pas suffisamment formalisée. Aussi, une part importante des actifs en terme des ressources naturelles est cédée à des exploitants venus des pays riches, avec de faibles retombés pour les pays propriétaire de la richesse.
Prenant exemple sur un pays comme la République Démocratique du Congo, ces observateurs font remarquer, que les populations de ces pays sont estimées comme faisant partie des plus pauvres au monde. La raison est qu’elles n’ont pas de comptes bancaires garnis et encore moins d’actifs de sociétés cotées. Pourtant, si on prend en compte le niveau de dette par habitant qui y est faible (moins de 50 $ contre 79 000 $ aux USA), et le fait qu’elles vivent sur des terres ancestrales au potentiel agricole inestimable, inondées par le deuxième bassin d’eau douce du monde, leur pauvreté peut prendre un aspect très relatif.
Agence Ecofin