(BFI) – La Côte d’Ivoire a lancé mercredi 28 mai 2025, sa Bourse des matières premières agricoles (BMPA), une plateforme sur laquelle les prix des produits agricoles peuvent être négociés entre les investisseurs nationaux ou internationaux et les agriculteurs.
Lancée avec comme partenaire technique la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), la BMPA a misé pour son démarrage sur la noix de cola, la noix de cajou et le maïs. Ces produits ont été choisis en raison de leur importance stratégique pour l’économie nationale. La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de noix brute de cajou avec en moyenne 1 050 000 tonnes sur les 5 dernières années. Elle est également premier producteur mondial de noix de cola avec en moyenne 250 000 tonnes ces 5 dernières années. Quant au maïs, il est central pour la souveraineté alimentaire du pays. A terme, d’autres matières premières agricoles comme l’hévéa, le cacao, le palmier à huile pourraient être négociées sur cette bourse.
A terme, la BMPA permettra d’offrir une référence de prix de base des négociations sur les contrats commerciaux à l’échelle nationale et internationale et d’avoir une meilleure maîtrise des cours des produits agricoles ivoiriens. Elle repose sur un modèle électronique de cotation avec un système d’entreposage certifié supervisé par l’Autorité de régulation du récépissé d’entreposage (ARRE). Trois premiers courtiers en produits agricoles (CPA) ont été agréés pour opérer sur cette nouvelle plateforme. Il s’agit de West Africa Commodities Market, Raw Material Trading et African Commodities Brokerage House. Par ailleurs, la Banque nationale d’investissement (BNI) a été accréditée en tant que banque de règlement agricole (BRA), avec la responsabilité de garantir la fluidité et la sécurité des transactions financières.
Elle permettra également, selon le gouvernement ivoirien, de capter des ressources importantes pour le financement du secteur, au bénéfice de l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur agricole.
En procédant au lancement de la BMPA, le ministre ivoirien de l’Agriculture, Kobenan Kouassi Adjoumani, a décrit l’évènement comme un « tournant historique » pour l’économie de la Côte d’Ivoire dont le secteur agricole emploie plus de 60% de la population et constitue la première source de devises avec environ 40% des recettes d’exportations.
Cette bourse contribuera à réduire la dépendance aux marchés internationaux pour la fixation des prix agricoles, comme ceux de Londres ou de Kuala Lumpur. Selon les autorités, elle permettra aux producteurs locaux de mieux comprendre les mécanismes de valorisation de leurs récoltes et d’être pleinement intégrés dans le système de cotation. Elle s’inscrit dans une stratégie plus large de transformation structurelle du secteur agricole ivoirien, qui emploie plus de 60% de la population et génère près de 40% des recettes d’exportation du pays.
Le projet de création d’un marché des matières premières agricoles a démarré en 2018, avec l’appui technique de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). En Afrique, on recense environ 15 bourses des matières premières agricoles, dont celles d’Ethiopie, du Rwanda ou encore du Kenya, sur un total mondial de 125. La plus importante au niveau du continent reste celle d’Afrique du Sud, avec un volume de 81,7 milliards $.
La Côte d’Ivoire, 9e puissance économique africaine et 2e en Afrique de l’Ouest, est le premier pays producteur mondial de noix de cajou, premier pays producteur mondial de cacao, le premier pays producteur de cola au monde et le premier producteur africain de caoutchouc naturel.
