(BFI) – La commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centrale (Cosumaf) fait de l’éducation financière un axe majeure de son action. Elle l’a confirmé à l’occasion de la semaine internationale de l’investisseur Cemac 2025. Organisée à Libreville du 6 au 7 octobre dernier, l’institution a orienté les débats autour de la technologie, de la finance numérique, de l’intelligence artificielle et de la prévention de la fraude.
En initiant cette démarche de proximité, la Cosumaf veut rendre la finance plus intelligible et favoriser une participation plus large des citoyens aux marchés régionaux des capitaux encore perçu comme technique et réservée à l’élite.
Les échanges de cette édition de la semaine internationale de l’investisseur ont porté sur le rôle du compte-titre, des produits de gestion collective et des obligations comme leviers de mobilisation de l’épargne. En multipliant des actions pédagogiques, le régulateur entend renforcer la confiance dans un marché encore fragile. Cette stratégie s’inscrit dans la continuité des principes directeurs de l’organisation internationale des commissions des valeurs (OICV), qui souligne l’importance de former avant de réguler. Pour la Cosumaf, la protection de l’investisseur commence par la connaissance des produits financiers et la compréhension des risques associés.
Cette orientation prend d’autant plus de relief que la Bourse des valeurs mobilières d’Afrique centrale (Bvmac) traverse une phase de ralentissement. Au premier trimestre 2025, la valeur totale des échanges est passée de 1,7 million de dollar de volume d’échanges au 1er trimestre 2025 contre plus de 72 millions de dollars au dernier trimestre 2024 soit une chute de 98%. Dans le même temps, le nombre de transaction et de titres échangés s’est effondrés. Un repli qui a mis en lumière le déficit d’animation du marché et la nécessité d’un nouvel élan, notamment en direction des investisseurs particuliers et des Pme, encore trop absent de la cote régionale.
En plaçant l’éducation financière au centre de ses préoccupations, la Cosumaf ne cherche pas seulement à vulgariser la finance, mais en faire un instrument de développement partagé. L’institution régionale vise à poser les bases d’un véritable marché intégré, où la compréhension, la transparence et la confiance deviennent les conditions d’un croissance régionale durable. Dans un espace Cemac en quête de profondeur financière, le régulateur veut faire de la pédagogie un levier plus stratégique.