(BFI) – Dans un entretien accordé à Jeune Afrique cette semaine, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), Abbas Mahamat Tolli fait le point le point sur la situation monétaire de la zone CEMAC.
Plus de peur que de mal s’agissant du FCFA. Semble rassurer le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli dans un entretien accordé cette semaine à Jeune Afrique. Entretien au cours duquel, la situation du franc CFA, notamment dans le contexte actuel de crise mondiale et de baisse de l’euro face au dollar a occupé une place de choix.
A ce sujet, le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale a fait savoir que depuis sa prise de fonction, en 2017 dans un contexte déjà difficile ses équipes ont travaillé à renforcer la BEAC. Résultats des courses : trois ans et demi plus tard, la situation s’est stabilisée a-t-il souligné.
Tout en indiquant que l’ajustement monétaire a été évitée. « Nous avons aidé les États à mettre en place des programmes avec le FMI, nous avons reconstitué nos avoirs extérieurs. Nous disposons aujourd’hui d’un niveau de réserves qui couvre quatre mois d’importations de biens et de services, ce qui est quand même substantiel », s’est –t-il réjouit.
Sur un tout autre plan, le cadre opérationnel de la politique monétaire a été modernisé. Cela, en supprimant les avances directes aux États. Selon le gouverneur de la BEAC, « La Banque centrale crée aujourd’hui des infrastructures de marchés, si bien que c’est l’épargne intérieure qui est levée pour accompagner aussi bien les États que les entreprises dans leurs financements. Nous sommes pratiquement arrivés – en moins de deux ans – à un encours de plus de 5 000 milliards de F CFA de l’épargne de la Cemac, qui est levée pour financer les économies ».
Il y a également lieu de mentionner que suite à la demande des chefs d’Etats de la Cemac de mener la réflexion aux évolutions possibles de l’architecture monétaire de la zone, de la Cemac, le processus est en cours. « La réflexion que nous menons en interne est exclusivement destinée à ceux-ci justement, je ne veux donc pas préempter ce débat avant que les concernés s’en saisissent et donnent eux-mêmes des orientations précises », a –t-il indiqué.
Avant de mentionner que le cadre des accords monétaires actuels fait, certes, l’objet de débats, mais que la monnaie est stable. « Le niveau d’inflation est bien plus élevé dans d’autres zones monétaires, alors que nous, nous sommes en dessous de 4 %. La monnaie assure toutes ses fonctions, elle ne souffre pas de problème de confiance », a-t-il conclu.
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