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La Cdec et la SNI pour doper la dynamique du marché financier de la Cemac

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Il faudra attendre un ou deux ans, pour voir la Société nationale d’investissement (SNI) avec ses nouveaux attributs (cf. décret du 10 juillet 2024) jouer un rôle actif sur le marché financier de la sous-région Afrique centrale. « Les textes sont récents, il faut un temps d’appropriation », répond Désiré Geoffroy Mbock. Le président du conseil d’administration de la SNI, intervenant sur un webinaire organisé le 12 novembre dernier par la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) en partenariat avec One Africa Forums.

Pour ce focus sur le Cameroun, c’est autour du thème « Dynamiques économiques et opportunités des marchés financiers » que les échanges ont été structurés. Aujourd’hui reconnue comme locomotive de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), l’économie camerounaise peut encore jouer ce rôle dans la dynamique de l’élargissement et de l’approfondissement du marché financier sous régional dans lequel les acteurs sont actuellement engagés.

Mieux, les perspectives prometteuses qu’offre cette place financière constituent aussi des catalyseurs pour le redécollage de la machine Cameroun. Normal donc que les investisseurs et autres acteurs du système guettent les premiers investissements de la SNI sur le marché financier. « Soyons patients. Oui, la SNI doit pouvoir intervenir sur le marché financier, nous savons déjà ce qu’il faut faire », rassure le PCA.

Comme la SNI, la Caisse des dépôts et consignations (CDEC), elle aussi, est dans la même mouvance, avec l’avantage, de pouvoir mobiliser au profit du marché financier, des ressources longues dont le marché a tant besoin. Anne Kingue Etame, directeur général adjoint de la CDEC, l’a également confié durant la conférence en ligne. Ces ressources pourront notamment être injectés dans le marché via la participation aux emprunts obligataires, conformément aux prérogatives que lui confère la loi.

Un acteur que le régulateur « attend les bras ouverts », comme l’a souligné le directeur de la réglementation de la Cosumaf. Didier Loukakou présente en effet le marché financier comme « un débouché naturel » de la CDEC. La présence de ces deux « géants » (CDEC et SNI) comme intermédiaire de marché ou investisseur, dopera à coup sûr la dynamique sur le marché financier de l’Afrique centrale. En plus de l’entrée en bourse (toujours dans le pipe) d’autres sociétés camerounaises déjà désignées à savoir : Aéroports du Cameroun (ADC), CHC Hilton, Sodecoton et le port autonome de Douala.

Toute chose qui contribuera à renforcer le leadership du Cameroun sur cette place financière, ainsi que l’attestent les chiffres du gendarme financier. Selon la Cosumaf, 75% des acteurs du marché sont localisés au Cameroun. Dix-neuf à vingt des 25 sociétés de bourse agréées sont établies au Cameroun. Le pays abrite aussi dix des 15 sociétés de gestion et organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) chargés de fructifier l’épargne des ménages sur le marché financier.

Des statistiques sans appel, mais encore loin de refléter le potentiel connu et existant. D’où la raison d’être de cette série de conférences en ligne. Elles s’alignent dans la liste des actions menées pour sensibiliser le public. Elles restent capitales dans la stratégie de développement du marché financier, d’autant plus que les intervenants au webinaire du 12 novembre dernier, s’accordent à dire que les blocages observés jusqu’ici tiennent davantage à un déficit d’informations qu’à de la peur. C’est du moins le point de vue qu’a défendu le responsable de la Cosumaf.

Et pour régler ce problème d’asymétrie de l’information, des options existent à l’infini, qu’il faut exploiter sans se poser de limites, suggèrent les spécialistes. Des politiques inclusives Il faut commencer par régler l’accès au marché financier. Les tarifs à l’entrée et certaines politiques de lutte anti-blanchiment sont de nature à écarter une masse critique de potentiel investisseurs.

Gwendoline Abunaw, directeur général d’Ecobank pour le Cameroun et la zone CEMAC pointe par exemple ici, les exigences requises sur l’origine des fonds à l’ouverture des comptes (KYC : Know Your Customer, Ndlr). « Il faut développer des produits pour les écoliers, ne pas attendre qu’ils commencent à travailler pour intégrer le système », recommande-t-elle. La démocratisation des coûts des actifs échangés aiderait aussi. A 10 000 F (obligations du trésor) et un million de F (bons du Trésor) minimum, ces instruments restent hors de portée.

Le rôle déjà joué par certaines sociétés de gestion d’actifs qui proposent à leurs clients des titres à coût réduit (à partir de 1 000 F), doit être vulgarisé. Il est même possible de faire des tontines, de gros investisseurs sur le marché, à condition de proposer des produits attractifs.

En cela, les acteurs du secteur financier (banques, établissements de microfinance) également intermédiaires sur le marché financier, sont interpellés. Ils devraient mettre plus l’accent sur la formation de leurs ressources humaines commises à la vente des produits du marché financier, question de susciter plus d’intérêt chez la cible. Les pistes de solutions continuent d’être explorées. Ce 13 novembre, les échanges se feront avec un focus sur le Tchad, dans la continuité de cette série de conférences en ligne.

Rédaction
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