(BFI) – Depuis mars 2019, les transferts de plus d’un million FCFA hors espace Cemac doivent être approuvés par la banque centrale et les produits d’exportation supérieurs à cinq millions doivent aussi être rapatriés en cent cinquante jours sur un compte bancaire local. Des mesures jugées « très peu attrayantes » pour les investissements étrangers dans un contexte de crise sanitaire du coronavirus.
La propagation de la pandémie a entraîné la baisse de la demande et des prix du pétrole. Dans la publication cette semaine de son agenda du secteur pétrolier, la Chambre africaine de l’énergie a appelé la Banque des États de l’Afrique centrale à adoucir les mesures de contrôles des devises pour maintenir l’attractivité de la région en tant que destination d’investissement.
En effet, les experts de la Chambre ont estimé que les contrôles imposés par la banque centrale, dans le but de promouvoir la transparence financière et éviter la fuite des revenus pétroliers, empêchent les investisseurs étrangers de rapatrier les fruits de leur investissement. Selon ces experts, la réforme de l’environnement des affaires devrait être une priorité pour la banque centrale afin d’assurer une reprise économique rapide.
La Chambre africaine de l’énergie s’est alors associée aux acteurs de l’industrie pétrolière. « La mise en place urgente d’un guichet unique ou d’un régime spécial pour les entreprises afin de faciliter les changes serait bénéfique pour faciliter les transferts internationaux et permettre aux entreprises locales d’être compétitives, en particulier au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) », a-t-elle signifié .
Premier pays de la sous-région à régir peu après le plaidoyer, la Guinée équatoriale soutient la démarche entreprise par l’institution panafricaine. Selon le ministre des Mines et des Hydrocarbures, Gabriel Mbaga Obiang Lima, les mesures imposées par la banque centrale sont mortelles pour l’industrie pétrolière et gazière de son pays. « Le règlement rend très difficile la concurrence et la création d’emplois pour nos entreprises et rend notre environnement commercial très peu attrayant pour les investisseurs étrangers. Compte tenu de l’aggravation des perspectives économiques de la région à la lumière du Covid-19, l’industrie a besoin d’une action urgente pour assouplir ces réglementations », a-t-il déclaré.
André Noir