(BFI) – Après une chute de son PIB en 2020, l’Afrique subsaharienne devrait connaître un rebond modeste mais encourageant en cette année 2021.
Entre 2000 et 2019, le PIB de l’Afrique subsaharienne a augmenté en moyenne d’environ 4 % par an, selon la Banque mondiale. En 2020, la crise sanitaire a entraîné une chute de 3,7 %, illustrant la première récession de la région depuis vingt-cinq ans. Pour cette année, l’institution de Bretton Woods vient d’indiquer une prévision de croissance de 2,7 % du PIB, ce qui signifierait un rebond certes encourageant mais timide quand même au regard des moyennes enregistrées les années précédentes.
Les explications d’une croissance, même timide, retrouvée
« Les prévisions d’une croissance atone en Afrique subsaharienne (en 2021) sont dues à la persistance de l’épidémie de Covid-19 dans plusieurs pays, qui fait obstacle à la reprise de l’activité économique », écrit la Banque mondiale dans un communiqué publié mardi et cité par l’AFP. « La reprise devrait être légèrement plus rapide – bien qu’inférieure aux moyennes historiques – dans les pays exportateurs de produits agricoles. Le niveau élevé des cours mondiaux des denrées agricoles stimulera probablement l’activité », poursuit-elle. Elle cite parmi les exportateurs de produits agricoles le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Malawi et l’Ouganda, des États où l’économie a déjà « marqué un moindre repli » l’année dernière.
Cette reprise sera, par contre, plus difficile pour les exportateurs de métaux ou de pétrole, note-t-elle. Parmi ces derniers, le Nigeria, pays le plus peuplé et première économie du continent, devrait afficher une croissance de 1,1 % en 2021, après une chute de 4,1 % de son PIB en 2020.
Des conséquences graves sur les populations
À la différence de la Banque mondiale qui estime à – 3,7 % l’évolution du PIB en 2020, le Fonds monétaire international (FMI) considère que l’Afrique a enregistré un recul de PIB de 3 %, « Le pire résultat jamais observé pour la région », commente-t-il. Pour 2021, le FMI prévoit un rebond de 3,1 %. En conséquence, alors que la population africaine a continué de croître, le revenu par habitant devrait chuter de 6,1 % en 2020 et de 0,2 % en 2021. « Des dizaines de millions de personnes ont, de ce fait, basculé dans l’extrême pauvreté au cours de l’année écoulée ou se retrouveront cette année dans cette situation », ajoute la Banque mondiale, qui souligne que la pandémie va mettre « les objectifs de développement durable (ODD) encore moins à la portée de nombreux pays de la région ».
André Noir