(BFI) – Le Haut Conseil des Affaires de l’Afrique Centrale (HCA – AC) se réjouit de l’ouverture prochaine à Abuja au Nigeria, pays choisi pour abriter le siège de l’institution, de la Banque Africaine de l’Energie
Pour combler le déficit d’investissement de 240 milliards de dollars du continent dans le secteur de l’énergie, notre partenaire Afreximbank en partenariat avec l’APPO (l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains), ont en effet signé les documents constitutifs et de création de la Banque Africaine de l’Energie le 03 juin dernier au Caire avec un capital initial autorisé de 5 milliards de dollars répartis à parts égales. L’AEB entend soutenir la transition de l’Afrique vers une énergie durable et autosuffisante.
Afreximbank envisage également le Golfe de Guinée comme une puissance de raffinage, exportant des produits raffinés vers les marchés mondiaux, avec le Papss africa permettant aux nations africaines d’effectuer des transactions en monnaies locales, réduisant ainsi les pressions sur les devises et stabilisant les économies.
Pourquoi une banque africaine de l’énergie?
Tout est parti de la 42e session du Conseil Ministériel de l’APPO, tenue à Luanda en Angola le 15 mai 2022. A cette occasion, une résolution mandatant le Secrétaire Général de l’APPO et le Directeur de l’Africa Energy Investment Corporation (AEICORP), de négocier avec Afreximbank les modalités de création de l’AEB (Africa Energy Bank) a été adoptée. Il faut dire que cette décision intervenait à la suite d’une prise de conscience lié au contexte de changement de paradigme mondial.
Longtemps adoubée dans les instances internationales pour leur rôle charnière dans l’industrialisation des nations, et leur développement, les combustibles fossiles sont désormais décriés par ce qu’il est convenu d’appeler « la communauté écologiste internationale ». Ce désamour s’est cristallisé autour du concept nommé «Transition Énergétique», qui postule le remplacement des combustibles ou énergies fossiles par les énergies renouvelables.
Si les pays occidentaux, après avoir longtemps profité des sources d’énergie qu’ils conspuent aujourd’hui pour se développer, peuvent se permettre le luxe de les abandonner, ce n’est pas le cas de l’Afrique. Nombre d’économies sur le continent dépendent encore largement des revenus du pétrole et du gaz. Mieux, avec un sous-sol riche de plus de 125 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole et plus de 600 mille milliards de pieds cubes de gaz, l’Afrique se doit d’en tirer le meilleur profit pour assurer l’accès à l’énergie moderne à près d’un milliard de sa population. Pour ce faire, la seule solution réside dans la prise en main de l’industrie, et notamment de son financement. La Banque Africaine de l’Energie suppléera au manque de financements ou d’investissements dans l’industrie qui va s’accentuer dans les années à venir avec les retraits des investisseurs traditionnels.
La Banque Africaine de l’Énergie est donc créée pour financer l’exploitation des ressources énergétiques du continent africain. Elle vise à donner la priorité au marché intérieur pour endiguer les menaces que la Transition Énergétique fait peser sur les économies africaines. Les bénéficiaires prioritaires de ses services seront les États ayant ratifié son traité d’établissement. Les entreprises nationales des secteurs des hydrocarbures et de l’énergie, ainsi que toute entité privée ou publique, ayant un impact sur le développement de l’industrie dans les Pays Membres auront également accès aux services de la Banque.
Dany Claude ABATE, Vice-Président du Haut Conseil des Affaires – CEEAC