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Investir en Afrique, quelles ambitions pour les entreprises françaises?

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Investir en Afrique est un véritable enjeu pour les entreprises françaises. Aujourd’hui, ce sont 5000 d’entre elles qui sont installées sur le continent et l’an passé, elles y ont dégagé un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros. La France y est le deuxième investisseur après le Royaume-Uni. Les Etats-Unis complètent le podium, la Chine, elle, est cinquième. Pourtant, la France voit sa présence économique réduire sur le sol africain. Ses positions commerciales s’effritent. Entre 2000 et 2020, la France a vu ses parts de marché sur le continent réduire de moitié. Pour autant, les investissements directs à l’étranger des entreprises françaises a doublé sur cette même période.

Alors comment expliquer ce paradoxe ? Le marché africain s’est agrandi et est pleinement entré dans la mondialisation économique. La concurrence mondiale s’y exerce à plein. Cela est dû à l’explosion de la demande des Africains mais aussi à l’émergence de nouveaux concurrents qui répondent à cette demande. Mais il y a une particularité, les entreprises françaises dans leur grande majorité investissent en Afrique et elles opèrent sur place. En valeur, ce sont entre 60 et 65 milliards d’euros qui y sont investis chaque année.

Il est facile de penser que les investissements majoritaires sont principalement dans ce qu’on appelait le pré-carré de l’Afrique francophone. Mais d’après le Cian, le Conseil français des investisseurs en Afrique, les trois premiers pays où les entreprises tricolores investissent sont l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigéria. Mais Paris reste encore attentif à ses relations historiques. Dernier exemple en date, au Maroc il n’y a même pas trois semaines, avec la signature d’un partenariat d’exception renforcé pour un montant global allant jusqu’à 10 milliards d’euros.

Illustration d’une difficulté réelle : les banques françaises se retirent petit à petit. La dernière encore très présente sur le continent c’est la Société Générale. La SG comme on l’appelle désormais se désengage. Cette décision est motivée par la faible rentabilité de ses filiales africaines ou encore des risques très élevés. Concrètement, les banques sont beaucoup plus frileuses et ne veulent donc plus prendre ces risques précisément.

Il y a donc une nouvelle interrogation pour les entreprises françaises. Est-ce qu’elles doivent continuer à investir sur le continent avec autant d’ambition alors que les banques françaises qui sont leurs partenaires privilégiés se retirent ? Et puis il y a aussi un élément non négligeable qu’est la dégradation de la situation économique tout simplement. Les entreprises françaises souffrent d’une compétitivité exacerbée. Résultat : leurs dirigeants n’ont pas toujours l’intention d’investir en Afrique, préférant se concentrer sur des marchés qu’ils connaissent et qui leur semblent plus prioritaires. C’est d’ailleurs pour cela que les pouvoirs publics organisent des rencontres entre patrons français et africains pour renforcer ces liens économiques ! 

Rédaction
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