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Google conforte son empreinte en Afrique où l’accès à internet est encore minoritaire

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(BFI) – Le géant de l’internet a confirmé, mercredi 6 octobre dernier, sa volonté indéfectible d’aller à la conquête de l’Afrique par un important investissement d’un milliard de dollar au cours des cinq prochaines années.

D’après la Banque mondiale seulement un quart des Africains a accès à internet, les Européens, eux, sont environ 80%. Le continent est donc pour les géants américains de la tech une gigantesque opportunité à saisir. Pour rendre internet accessible à tous les Africains d’ici 2030, il faudrait investir presque 100 fois plus que le montant promis par Google, 97 milliards de dollars, selon l’Union internationale des télécommunications (UIT), une agence des Nations unies. Le milliard de Google est donc une pierre à l’édifice. Sundar Pichai, le patron du moteur de recherche a réaffirmé cet engagement au cours d’un événement en ligne organisé à Lagos au Nigeria. Google lance un fond à 50 millions de dollars pour soutenir les start-ups africaines.

Il a aussi en chantier un nouveau câble sous-marin reliant l’Afrique à l’Europe. Le Portugal est le point de départ de cette connexion qui ira jusqu’en Afrique du Sud, elle devrait être opérationnelle dès l’an prochain. Son objectif : étendre la couverture internet et décupler le débit pour le Nigeria et l’Afrique du Sud. Facebook a aussi un méga projet de câble sous-marin en Afrique. Deux fois plus long que celui de Google. Ces projets vont réduire les coûts et augmenter les capacités. Mais ils ne résoudront pas tous les problèmes.

Sur les 700 millions d’Africains actuellement privés de réseau, seulement 270 millions manquent de couverture

Ceux-là se trouvent dans des zones isolées où les investissements sont beaucoup plus lourds. Et parfois décevants. Google a récemment renoncé à ces ballons installés dans les endroits reculés du Kenya pour fournir la 4G. Car les clients potentiels n’avaient pas de quoi s’abonner ou de s’acheter un portable. C’est d’abord à cause du manque de moyens financiers que plus de 500 millions d’Africains sont privés d’internet. Un smartphone coûte en moyenne une cinquantaine d’euros en Afrique, c’est plus de la moitié du revenu mensuel moyen.

Comment Google espère rentabiliser ses investissements ?

95% des portables africains fonctionnent avec le système Android détenu par Google et sa maison mère Alphabet. Google contrôle déjà la porte d’entrée des internautes africains, le meilleur moyen de mettre la main sur leurs données, ce nouvel or noir qui fait la fortune des Gafa. Google a donc besoin d’accélérer la diffusion du Net, parmi les projets annoncés hier, figure un dispositif de prêt permettant de payer son téléphone en plusieurs fois. En abaissant le coût de l’internet, ils espèrent élargir leur public.

La rivalité entre les Américains et le chinois Huawei peut-elle remettre en cause les engagements de Google en Afrique ?

L’équipementier chinois ostracisé par les États-Unis est le bienvenu en Afrique où il est présent depuis 20 ans. Il est le principal constructeur de data center, un maillon clé dans la chaine de valeur de l’internet. Il travaillerait par ailleurs sur un nouveau système d’exploitation qui pourrait être proposé sur les smartphones vendus en Afrique, un marché contrôlé à 60% par des fabricants chinois. Google doit donc aller vite et faire des investissements massifs pour se montrer aussi indispensable que l’équipementier chinois. Pour que cet environnement virtuel construit par de puissants groupes étrangers apporte un réel gain économique et démocratique aux citoyens africains, il faudra que les États interviennent, qu’ils garantissent par la loi la neutralité, la liberté du Net et la protection des données. Une trentaine d’États ont déjà légiféré en la matière, reste à appliquer les textes et éviter les coupures autoritaires de l’internet.

Rédaction
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