(BFI) – Avec notamment une hausse des exportations de 4,8% en glissement annuel, l’embellie observé dans la filière banane au Cameroun devrait se poursuivre au 2e trimestre courant. C’est du moins ce que projette le test prévisionnel de conjoncture que vient de publier la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), l’institut d’émission des six pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Tchad, RCA et Guinée équatoriale).
« La production de bananes devrait progresser au deuxième trimestre 2022, profitant surtout de l’arrivée à maturité des plantations de 2021, et dans une moindre mesure, de la reprise des activités dans certaines plantations de la CDC qui faisaient face à l’insécurité l’année dernière », souligne le rapport de l’enquête réalisée par la banque centrale auprès des chefs d’entreprises, des responsables des administrations publiques et autres acteurs économiques du pays.
À l’observation, les prévisions optimistes annoncées dans la filière banane au Cameroun entre avril et juin 2022 reposent essentiellement sur les performances de la Cameroon Development Corporation (CDC), 2e employeur du pays après l’administration publique. En effet, cette unité agro-industrielle détenue à 100% par l’État est en proie à d’énormes difficultés depuis le déclenchement de la crise séparatiste, qui secoue les régions anglophones du Sud-Ouest (elle abrite la majorité des plantations de la CDC, NDLR) et du Nord-Ouest depuis fin 2016.
Mais, pour se relancer sur le marché de la banane, sur lequel elle aura d’ailleurs été absente pendant près de 2 ans, en raison de la suspension des activités du fait de la crise dite anglophone, la CDC a entrepris, en 2021, la réhabilitation de 520 hectares de bananeraies. Ce sont celles-là qui devraient arriver à maturité au cours du 2e trimestre courant, selon le test prévisionnel de conjoncture de la banque centrale.
En plus de cela, il faut compter avec la reprise des activités dans d’autres plantations jadis abandonnées pour cause d’insécurité. Avec l’accalmie observée depuis plusieurs mois sur le terrain, du fait des opérations de ratissage et de sécurisation menées par les forces de défense camerounaises, la CDC devrait pouvoir reprendre la main sur ces plantations. Pour le grand bonheur de la production bananière nationale.