(BFI) – Depuis le weekend du 23 juillet, des pompistes dans certaines stations-service de Yaoundé, la capitale du Cameroun, ont instauré le monnayage pour être servi en carburant, une denrée devenue rare revèle Investir au Cameroun.
« À une station Tradex à Bastos, j’ai dû payer 1000 francs de plus à un pompiste pour être servi. C’est d’ailleurs devenu la règle si tu veux le carburant. Si tu veux par exemple le super de 10 000 francs, tu ajoutes 1000 francs au pompiste pour espérer consommer », révèle un automobiliste. Des témoignages du genre sont légion. Des consommateurs affirment avoir payé entre 500 et 1 000 FCFA aux pompistes pour être servis dans certaines stations-service.
Un tour dans certaines stations (Tradex, Total, Pétrolex) des quartiers Nkoldongo, Biyem-Ayissi et Essos permet de constater que la pratique est réelle. Mais les informations recueillies montrent qu’il s’agit des actions menées par les pompistes eux-mêmes à l’insu des gérants de stations-service. « Si vous ne faites pas comme ça, vous ne serez pas servi. Le carburant est rare. Avant c’était le gasoil qu’il n’y avait pas. Aujourd’hui, même le super est devenu très rare », déclare un pompiste pour justifier le monnayage du service. Une situation qui crée de fait une hausse des prix. Pourtant les prix homologués sont : 630 FCFA le litre pour le super ; 350 FCFA le litre pour le pétrole lampant et 575 FCFA le litre pour le gasoil.
Rationnement
En outre, à cause de pénurie, des stations-service ont instauré le rationnement des quantités. Pour les consommateurs du super, le prix maximum d’une commande est de 10 000 FCFA. Pour les utilisateurs du gasoil, le plafond à ne pas dépasser c’est 5 000 FCFA. « On enregistre les plaques d’immatriculation pour éviter qu’un automobiliste qui a déjà été servi revienne se présenter à la pompe », explique un employé dans une station Tradex au quartier Bastos à Yaoundé.
Ces perturbations, selon le ministre de l’Eau et l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, sont dues principalement, à l’importante enveloppe de la subvention des prix à la pompe qu’il faut mobiliser en temps réel pour assurer les importations des produits pétroliers. « Pour le seul mois de juin, cette subvention, encore appelée manque à gagner, s’élève à 80 milliards de FCFA et pour tout le 1er semestre de l’année en cours, à 317 milliards de FCFA », révèle le membre du gouvernement dans un communiqué publié le 11 juillet dernier.
La pénurie s’aggrave alors que le Minee a pourtant annoncé dans le même document que 28 000 m3 de super, 22 000 m3 de gasoil et 12 500 m3 de Jet A1 sont en cours de déchargement et mis progressivement à la consommation. Par ailleurs, des volumes supplémentaires de 88 000 m3 de gasoil et 35 000 m3 de super sont disponibles dans eaux camerounaises et seront déchargés dans les prochains jours.
Source: Investir au Cameroun