(BFI) – Dans un communiqué rendu public hier 7 avril 2025, la ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu) annonce la tenue des « États généraux sur la gestion des ressources en déchets urbains » du 06 au 07 mai 2025 à Yaoundé. Ces assises, précise Célestine Ketcha Courtès (photo), visent à « créer une large synergie de l’ensemble des parties prenantes en vue d’une part, d’analyser collectivement les causes de l’insalubrité récurrente en milieu urbain, et d’autre part, de formuler les solutions durables dans le cadre d’une approche participative et inclusive qui favorisera l’adhésion de tous dans leur mise en œuvre » indique le communiqué.
Face à l’insalubrité grandissante qui affecte les grandes villes du pays, Yaoundé en tête, le gouvernement camerounais organise les premiers États généraux sur la gestion des déchets urbains au mois de mai prochain. Ainsi, une phase préparatoire de ces assises se tiendra du 15 au 30 avril 2025, durant laquelle « les experts, les organisations de la société civile et les citoyens » sont invités à formuler des propositions concrètes. À cet effet, un appel à contributions est lancé à l’endroit des acteurs urbains impliqués dans la pré-collecte, la collecte, le traitement et la valorisation des déchets. Les propositions peuvent être transmises auprès des délégations régionales dudit ministère ou par voie électronique.
L’évènement, présenté comme « un moment crucial pour changer de paradigme en matière d’hygiène et de salubrité des villes », s’inscrit dans une démarche participative et inclusive. Il comprendra à cet effet des réunions régionales, des ateliers de réflexion et des visites de terrain. L’objectif affiché étant d’inscrire la gestion des déchets urbains dans une logique de durabilité, en s’appuyant sur l’intelligence collective et les initiatives locales.
Cette initiative survient dans un contexte de crise visible. Depuis plusieurs mois en effet, les ordures ménagères s’entassent dans les rues, principalement à Yaoundé, transformant la capitale en véritable « ville poubelle ». De Bastos à Mfoundi, en passant par Etoudi, même les quartiers les plus huppés n’échappent pas à l’invasion des immondices. Le Premier ministre Joseph Dion Ngute lui-même, a plusieurs fois tiré la sonnette d’alarme, allant jusqu’à qualifier la capitale de « bidonville à ciel ouvert ».
À l’origine de ce chaos urbain : des retards dans l’exécution du contrat d’enlèvement des ordures signé entre la mairie de ville et Hysacam, l’opérateur en charge de la collecte. La société, qui assure actuellement un service minimum, évoque une dette impayée de 19 milliards de FCFA pour la seule ville de Yaoundé. De son côté, le maire estime que l’assainissement efficace de la capitale exige un budget annuel d’au moins 16 milliards de FCFA. Face à cette situation, certains citoyens ont recours à l’incinération sauvage des déchets, aggravant les risques sanitaires. Dans ce contexte, les États généraux annoncés apparaissent comme une tentative de reprendre le contrôle d’un problème devenu chronique et potentiellement dangereux pour la santé publique.
