AccueilFinanceBanquesCoivd-19 : Les mesures de riposte de la BEAC

Coivd-19 : Les mesures de riposte de la BEAC

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(BFI) – La BEAC a dévoilé les éléments de sa riposte face à la pandémie actuelle de Coronavirus. Globalement, ces mesures ont pour objectif de faire respirer le circuit de l’accès au crédit, aussi bien pour le secteur privé que pour le secteur public, mais une distribution d’argent n’est pas encore envisagée.

L’institution d’émission monétaire de cette sous-région doit encore reconstituer ses réserves de change dans un contexte qui était déjà complexe. Ainsi, son Comité de Politique Monétaire (CPM) qui s’est réuni en vidéo conférence le 27 mars 2020, n’a donc pas surpris au regard de l’évolution actuelle des choses. Il a fait ce qu’il lui était possible immédiatement, à savoir porter à la baisse les conditions auxquels les banques commerciales viennent se refinancer à la banque centrale. En plus de baisser directement le coût de ce refinancement, le CPM a élargi les types de garanties que peuvent apporter les banques de détails.

Pas d’injection massive de liquidités

En temps normal, seuls les titres publics, ou des emprunts assortis de garanties solides sont admis à un refinancement systématique. La BEAC est désormais autorisée à accepter les garanties apportées par plus d’acteurs du secteur privé. Elle pourra aussi revoir à la baisse les décotes qui sont souvent appliquées sur ces garanties. Plus simplement, face à la panique que suscite le coronavirus pour les acteurs économiques, le CPM a choisi de calmer les esprits et de rassurer les uns et les autres.

Mais on peut ressentir comme une prudence de la part de la Banque centrale. Une position qui se justifie peut-être par le fait que les différents pays de la sous-région n’ont pas encore tous fourni des rapports initiaux sur les possibles impacts de la pandémie sur les économies. Son comité de politique monétaire a par exemple demandé aux pays de présenter les mesures budgétaires qu’ils prendront dans les circonstances actuelles. Il a aussi demandé d’identifier des mesures de soutien aux entreprises fragilisées par cette conjoncture et de procéder à des ajustements budgétaires.

La BEAC, qui a assoupli ses conditions vis-à-vis des banques commerciales, a demandé à ces dernières de revoir à la baisse les conditions de crédits accordés à leurs clients. Techniquement, les banques commerciales le peuvent au regard des liquidités dont elles disposent. Dans la foulée, l’opération d’absorption de cette masse de ressource qui avait débuté, a été suspendue pour une semaine. « C’était pour faire des tests et voir si en cette période de crise on peut ressentir une pression sur les réserves de change », nous a confié une personne ressource au sein de la banque centrale.

En effet, au contraire de nombreux pays qui ont eu recours à cette stratégie, la BEAC ne peut procéder à des injections massives d’argent dans le secteur bancaire, sans parfaitement cibler les secteurs finaux qui en seront les bénéficiaires. La précédente crise du pétrole a érodé ses réserves de change jusqu’au bord de l’ajustement monétaire, et l’expérience monétaire dans la sous-région a montré que, si on injecte de l’argent dans l’économie, cela exerce une pression sur les réserves de change.

Aussi, bien que disposant d’un surplus de liquidités, les banques commerciales sont assez restrictives lorsqu’il s’agit de prêter de l’argent aux acteurs économiques de la CEMAC. Une des raisons est que les coûts et conditions de refinancement auprès de la BEAC sont un peu difficiles et contraignantes pour leurs rentabilités. Il n’est pas sûr que le desserrement actuel mené par la Banque centrale, se traduira par une plus grande flexibilité de ces banques commerciales au profit de leurs clients.

Des recommandations fortes

Le coronavirus qui se propage dans le monde, en même temps que la baisse des prix du pétrole (principale source de revenus en devises de la CEMAC), apportent non pas un seul, mais un double-choc extérieur à la sous-région. De tous les scénarios catastrophes prévus, aucun n’annonçait une situation, où la mauvaise conjoncture internationale, irait de pair avec la contrainte de limiter les activités au sein des pays, et celle de faire face en urgence, à une crise sanitaire.

Fin Août 2019, Moody’s dans une de ses analyses, a indiqué que le Cameroun et le Gabon faisait partie des pays d’Afrique subsaharienne ayant les plus grandes marges de manœuvre budgétaires pour faire face à un nouveau choc extérieur. Mais les analyses des experts de cette agence de notation n’intégraient certainement pas un double choc dont l’un s’appellerait coronavirus. La BEAC n’a d’ailleurs pas hésité à demander à ses pays membres de solliciter les possibles aides du Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, qui disposent, pour faire face au Covid-19, d’un montant combiné de 64 milliards $ pour les pays en développement.

Rédaction
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