(BFI) – Au Cameroun, l’encours de la dette du secteur public est estimé à 13.070 milliards de Fcfa à fin juin 2024, soit environ 43,3% du Produit intérieur brut (PIB) du pays. L’information est contenue dans la note de conjoncture mensuelle de la dette publique du Cameroun rendue publique le 19 juillet 2024 par la Caisse autonome d’amortissement.
Cette dette publique a connu une augmentation de 0,8% par rapport au trimestre précédent. En comparaison avec l’année précédente, la dette a également enregistré une croissance de 4,9%.
Cette dette est principalement composée de la dette directe de l’administration centrale, qui représente 93,5% de l’encours total, avec une répartition de 67,5% de dette extérieure et 32,5% de dette intérieure. La part restante se divise entre la dette des entreprises et établissements publics (6,4%) et celle des collectivités territoriales décentralisées (0,1%).
Concernant notamment la dette extérieure directe des entreprises et établissements publics, elle s’élève à 493,9 milliards de FCFA à fin juin 2024, marquant une baisse de 0,4% par rapport au trimestre précédent et de 2,5% sur une base annuelle. La majeure partie de cet encours, soit 95,5%, est attribuée aux dettes de la Société nationale de raffinage (Sonara) et la Cameroon Airlines Corporation (Camari-Co). Selon la CAA, la Sonara, l’unique raffinerie de pétrole du Cameroun, cumule une dette extérieure de 410,2 milliards de FCFA à fin juin 2024. Cette dette représente une légère augmentation de 1,8 milliard de FCFA par rapport au mois précédent, où l’entreprise affichait une dette de 408,04 milliards de FCFA. Cette hausse reflète les défis persistants auxquels fait face la raffinerie pour honorer ses engagements envers ses fournisseurs étrangers. La Sonara demeure donc comme la société publique la plus endettée, loin devant Camair-Co, la compagnie aérienne nationale, qui fait face à une dette extérieure évaluée à 61,6 milliards de FCFA à fin juin 2024.
Par ailleurs, les passifs conditionnels de l’État, principalement composés de partenariats publics-privés (PPP), sont évalués à 4 901 milliards de FCFA, représentant 16,2% du PIB. Cette catégorie de passifs inclut également une infime part de dette garantie par l’administration centrale.
Malgré l’augmentation de la dette publique, le Cameroun maintient sa dette dans des limites soutenables, conformément aux critères de la CEMAC. La gestion prudente de la dette et les indicateurs de coûts et de risques montrent une stabilité relative, garantissant ainsi la soutenabilité à long terme de la dette publique camerounaise.
Omer Kamga